Dans l’éclat naissant du matin, l’Aïd El Fitr a déployé ses ailes sur trois jours de congés, tissant un voile de sérénité sur les Algériens.
Après un mois de dévotion et de privations, ces jours sont venus comme une bénédiction, un souffle de liberté pour les âmes et les corps éprouvés.
Pour ceux éloignés de leurs racines, ces moments ont été une échappée, un retour aux sources, une communion avec l’essence de leur terre natale.
Dès l’aube, les prières, lourdes de sens, ont résonné, vibrant à travers la cité, se propageant bien au-delà des murs, des minarets et des mosquées, touchant les cœurs et les esprits.
Une symphonie céleste s’élevait, enveloppant chaque ruelle, chaque maison, dans un écho sacré qui unissait les fidèles dans une harmonie universelle.
Pourtant, dans cette mosaïque de joie et de piété, l’esprit des Algériens vagabondait, porté par une brise mélancolique vers la Palestine.
Là-bas, le temps s’était figé dans une épreuve sans nom, une période que l’histoire retiendra comme l’une des plus tragiques de ce siècle. Les images des bombes, aveugles à l’innocence, hantaient les pensées, brouillant la douceur des festivités avec le goût amer de la réalité.
Et ainsi, les gâteaux, délices tant attendus, se paraient d’une saveur douce-amère. Le miel de leur confection se mêlait au fiel de la conscience, rappelant que la joie est souvent entrelacée avec la tristesse, que la lumière et l’ombre dansent ensemble dans le grand bal de la vie.
Heureusement que des images lointaines de Gaza ont traversé les mers et les montagnes, apportant avec elles des scènes d’une douceur inattendue.
Des combattants palestiniens, vêtus de leur tenue militaire, se sont transformés en messagers de joie, distribuant des friandises aux enfants émerveillés.
Dans le tumulte des rires et des chants, un souffle de festivité a caressé les âmes, insufflant un baume sur les cœurs meurtris.
Ces images, telles des étoiles dans la nuit noire, ont allumé une lueur d’espoir, un murmure prometteur que la paix pourrait, comme l’aube, percer l’obscurité.
Elles ont parlé d’un futur où les larmes seraient essuyées, où aucun enfant ne connaîtrait le sommeil éternel sous le ciel de l’innocence.
Un rêve audacieux, peut-être, mais un rêve qui porte en lui la promesse d’un monde où la vie est célébrée, et la mort n’est plus qu’un lointain souvenir.
G.B
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