C’est par ces mots tranchants que le procureur général près la Cour d’Alger s’est exprimé dans sa conférence de presse à propos des dépassements survenus lors de la campagne de collecte des signatures de parrainages des candidats à l’élection présidentielle.
En effet, Le procureur général près la Cour d'Alger, Lotfi Boudjemaa, a annoncé jeudi lors d'une conférence de presse animée au siège de la Cour d'Alger, qu’une enquête préliminaire approfondie avait été lancée concernant des accusations d'achat de parrainages d'élus par certains candidats à la prochaine présidentielle en déclarant: "Agissant sur la base d'informations fiables faisant état d'achat de parrainages d'élus par certains prétendants à la candidature à la prochaine présidentielle pour pouvoir se porter candidat à cette échéance, et dans le cadre de l'exercice des prérogatives de la justice, représentée par le Parquet, d'autant que le pôle pénal et financier jouit d'une compétence nationale quant aux affaires de corruption, le Parquet a ordonné aux services de la police judiciaire de diligenter une enquête préliminaire approfondie sur cette affaire".
Dans ce contexte, le procureur général a précisé que "les services d'enquête judiciaire de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont lancé une enquête préliminaire approfondie, révélant l'existence de trois niveaux, chacun correspondant à une catégorie spécifique". Il a également souligné que "plus de 50 élus ont été entendus et ont admis avoir reçu des sommes comprises entre 20 000 et 30 000 DA en échange de leurs parrainages pour ces candidats".
De plus, "10 personnes ayant agi comme intermédiaires dans la collecte et la transmission de fonds entre les élus et les candidats potentiels sont actuellement sous enquête". Il convient également de noter que 3 prétendants, qui ont manifesté leur intention de se porter candidats sont impliqués dans ces pratiques, pourraient faire l'objet de procédures légales.
Il est important de rappeler que la pratique d'achat de signatures de parrainage pour les candidats existe depuis longtemps en Algérie et se déroule souvent au grand jour. Les observateurs de la scène politique ont fréquemment noté que les signataires se rendaient ouvertement dans les bureaux des candidats et recevaient de l'argent en échange de leur promesse de voter pour eux, souvent en prêtant un serment sur le livre saint.
Il convient de préciser que l’enquête a été confiée à la police judiciaire de la DGSI, et non à celle de la DGSN. De plus, immédiatement après l’annonce du verdict de la Cour constitutionnelle, les autorités judiciaires ont rapidement ouvert une enquête.
Yacine M
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