Amnesty International a publié hier, un communiqué alarmant sur la situation des droits humains en Algérie, soulignant la détérioration continue des libertés individuelles et collectives à l'approche des élections présidentielles prévues pour le 7 septembre 2024.
L’organisation met en avant l’adoption de nouveaux textes législatifs répressifs et le durcissement des lois liberticides au cours des deux dernières années.
M. Amjad Yamin, directeur régional adjoint pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord d’Amnesty International, a déclaré que l’Algérie a connu une érosion significative des droits humains, marquée par la dissolution de partis politiques et d’associations indépendantes, ainsi que par des arrestations et poursuites basées sur des accusations de terrorisme fabriquées.
Ces actions illustrent la détermination des autorités à maintenir une politique de tolérance zéro envers les opinions dissidentes.
Amnesty International appelle à la fin de la répression persistante, à la libération des détenus d’opinion, et à la garantie des droits à la liberté d'expression, de réunion pacifique et d'association en Algérie.
Pour étayer son communiqué-rapport, Amnesty International cite plusieurs exemples récents :
- Le 6 août 2024 : Arrestation arbitraire de Yacine Mekireche, militant politique du Mouvement Démocratique et Social (MDS), en raison de ses publications sur Facebook.
- Le 20 août 2024 : Arrestation de 60 militants politiques, principalement membres du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), lors de la commémoration du Congrès de la Soummam.
- Le 29 juin 2024: Interruption par la police d’une vente-dédicace à Béjaïa, suivie de la fermeture de la librairie et de l’arrestation des personnes présentes.
- Le 29 février et le 9 mars 2024 : Les autorités ont empêché l’ONG algérienne SOS Disparus d’organiser deux événements sur les droits humains, encerclant les locaux et bloquant l'accès aux participants.
- Depuis janvier 2024 : Maintien en détention du militant et poète Mohamed Tadjadit sous des accusations controversées.
- Récemment : Arrestations et restrictions imposées aux journalistes Merzoug Touati, Mustapha Bendjama, et Farid Alilat, ainsi qu'à des utilisateurs des médias sociaux et militants de la société civile comme Rabeh Kadri, illustrant la répression des médias indépendants.
Amnesty International conclut son communiqué par cette description de l’Algérie : « Les violations persistantes des droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association et à la liberté de la presse commises par les autorités algériennes ont contribué à créer un climat de crainte et de censure dans le pays ».
Yacine M
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