
Dans un contraste saisissant avec la récente décision du roi Mohammed VI du Maroc, la chambre d'accusation près de la cour d'Alger a confirmé ce mardi 29 juillet 2024 la détention provisoire de neuf militants, marquant une différence notable dans le traitement des voix dissidentes entre les deux pays voisins.
Alors que le Maroc vient de gracier trois journalistes et un militant des droits humains, suscitant un élan d'espoir pour la liberté d'expression dans le royaume, l'Algérie semble prendre une direction opposée. Parmi les détenus algériens figurent l'universitaire Mira Moknache et l'ancien prisonnier politique Khoudir Bouchelaghem, ce dernier ayant été arrêté à peine un mois après sa libération d'une peine de trois ans.
Six autres personnes, dont le jeune lycéen Yuva Menguellet et son père, ont été placées sous contrôle judiciaire. Seul l'avocat Me Sofiane Ouali, défenseur des détenus d'opinion, a bénéficié d'une mise en liberté provisoire.
Cette décision algérienne intervient dans un contexte régional où les questions de liberté d'expression et de droits humains sont au cœur des débats. La grâce royale au Maroc, saluée par de nombreuses organisations internationales, met en lumière les différentes approches adoptées par les pays du Maghreb face aux voix critiques.
L'affaire des militants algériens, qui a débuté par une vague d'arrestations à Bejaïa début juillet, soulève des interrogations sur l'état des libertés civiles en Algérie. Contrairement au Maroc où les motifs de détention des journalistes graciés étaient connus, les autorités algériennes n'ont pas encore communiqué officiellement sur les chefs d'accusation retenus contre les prévenus.
Cette divergence de traitement entre les deux pays voisins risque d'alimenter les débats sur la scène internationale concernant la situation des droits humains au Maghreb. Alors que le Maroc semble faire un pas vers l'apaisement, la décision algérienne pourrait être perçue comme un durcissement à l'égard de la société civile.
Sophie K.
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