Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, ne s'est pas rendu à Alger, comme prévu ce lundi. D'après une source algérienne, « les préparatifs de ce déplacement n'ont pas abouti ».
Quel fiasco que cette visite ! C'est ce que reconnaissent aujourd'hui les médias espagnols, après avoir annoncé triomphalement ce voyage. Ils évoquent un revers diplomatique, d'après le journal El Mondo.
Un fiasco, car cette visite devait marquer la normalisation totale des relations après leur rupture il y a plus de deux ans. Mais visiblement, le scénario a été tout autre...
Hélas, les mystères d’El Mouradia sont insondables car Alger reste silencieuse comme une tombe. La presse algérienne n’a aucune explication à se mettre sous la dent et elle se contente de reprendre la presse espagnole pour avoir quelques éclairages sur ce report inopiné.
Et, pourtant, tout semblait bien parti pour une reprise du dialogue entre les deux pays. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait été invité par son homologue algérien, Ahmed Attaf, pour discuter des sujets d'intérêt commun, notamment la question du Sahara Occidental, le gaz, la pêche et la coopération économique. Une délégation espagnole était même arrivée à Alger pour finaliser les préparatifs de la visite.
Mais à la dernière minute, tout a été annulé, sans aucune justification officielle de la part de l'Algérie.
Quelles sont les raisons de ce revirement soudain ?
Certains évoquent un agenda chargé du président Abdelmadjid Tebboune, d'autres parlent d'un désaccord sur le contenu du communiqué commun qui devait être signé à l'issue de la rencontre.
Certains vont plus loin et avancent que des parties algériennes seraient opposées à cette visite, craignant une ingérence espagnole dans les affaires internes de l'Algérie. Quoi qu'il en soit, ce geste est perçu comme un affront par l'Espagne, qui avait multiplié les gestes d'apaisement envers l’Algérie, qui a aussi accepté ces derniers mois, notamment l’autorisation des importations de produits avicoles et de viandes rouges.
Ce report, ou plutôt cette annulation, car aucune nouvelle date n'a été proposée, risque de compromettre davantage les relations entre les deux pays voisins, déjà tendues depuis plusieurs années. L'Espagne, qui considère l'Algérie comme un partenaire stratégique et un pays ami, devra faire preuve de patience et de diplomatie pour renouer le contact avec Alger, qui semble jouer la carte de l'isolement et de la défiance.
En conclusion, cette annulation n'a pas d'autre explication que politique, celle de la question du Sahara occidental qui passionne l'Algérie.
Yacine M