Un collectif d'intellectuels, de journalistes et de personnalités publiques algériennes vient de lancer une pétition dénonçant la recrudescence des discours de haine visant la région de la Kabylie. Cette initiative intervient suite aux propos controversés d'une directrice de journal, qualifiés de “propos d'une gravité extrême”.
Au cœur de la polémique, des déclarations qui, selon les pétitionnaires, portent atteinte non seulement à la mémoire des héros de la guerre d'indépendance, mais remettent également en cause “la légitimité de toute notre histoire collective”. Particulièrement visé : le Congrès historique de la Soummam de 1956, événement fondateur dans la lutte pour l'indépendance algérienne.
“La montée de la haine dans notre pays est alarmante ; elle est encouragée par l'impunité”, alertent les signataires dans ce texte qui fait déjà grand bruit dans les milieux intellectuels et politiques. Parmi les personnalités de premier plan ayant apposé leur signature, on note la présence du Professeur Belaïd Abane, éminent médecin et écrivain, d'Atmane Mazouz, président du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), et du Professeur Mohamed Lahlou, membre fondateur du FFS (Front des Forces Socialistes).
La pétition place la préservation de l'unité nationale au premier plan face aux tentatives de division. Les signataires rappellent que “notre diversité est une richesse précieuse” et que “chaque région, y compris la Kabylie, a contribué de manière inestimable à la construction de notre identité nationale”.
Les revendications sont claires : les pétitionnaires exigent “une condamnation ferme et publique de ces discours haineux” et appellent les autorités à “rompre le silence qui entoure ces actes”. Plus concrètement, ils réclament “l'application stricte des lois contre le discours de haine et la préservation de la mémoire de nos martyrs”.
L'initiative a rallié un large spectre de la société civile algérienne. Aux côtés des universitaires et politiques, se sont engagés des journalistes tels que Mohamed Mouloudj, ancien détenu d'opinion, Idir Dahmani et Hamid Arab, connus pour leur plume incisive. Le monde judiciaire est également représenté, notamment par Maîtres Aouicha Bekhti et Yamina Allili, rejoints par un nombre important de professionnels des médias et de défenseurs des droits humains.
Cette mobilisation intervient dans un contexte particulièrement sensible où les questions identitaires et mémorielles continuent de façonner le débat public algérien. La pétition révèle une inquiétude croissante face à ce que les signataires considèrent comme une menace pour la cohésion nationale et le respect de la mémoire historique du pays.
L'appel met l'accent sur le caractère légal de leur démarche, rappelant que ces discours “contreviennent aux lois en vigueur, notamment celles qui protègent la mémoire de nos martyrs”. Une façon de souligner que leur combat s'inscrit dans le cadre institutionnel et légal de l'État.
Pour signer cette pétition, veillez cliquer sur le lien ci-dessous:
Sophie K.