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Algérie: l’écrivain Boualem Sansal visé par un nouveau chef d’accusation

C’est officiel. Quatre mois après son arrestation et sa mise en détention, Boualem Sansal est désormais accusé d’« intelligence avec des parties étrangères », à l’issue d’une audition devant un juge du tribunal de Dar El Beida à Alger.


Arrêté le 16 novembre 2024, au titre de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne « tout acte visant la sûreté de l’État » ou « l’intégrité du territoire ». Boualem Sansal a été présenté dans la matinée de ce jeudi 13 mars devant un juge de la quatrième chambre du tribunal de Dar El Beida à Alger. Il est désormais visé par un nouveau chef d’accusation : « intelligence avec des parties étrangères », selon le site d’information TSA. L’écrivain aurait livré des informations à la France !.


Boualem Sansal occupait un poste de haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie jusqu'en 2003. Rien, dans son parcours ces 20 dernières années, ne permet de penser qu'il a eu accès à des informations à caractère sensible.

« Et pourquoi pas l’inculper pour intelligence tout court ? Car c’est de cela qu’il s’agit, d’une pensée libre qui dérange par sa liberté même », ironise son avocat, Me François Zimmeray.

L’ancien ambassadeur de France aux droits de l’homme évoque une « accusation absurde notifiée en dehors de tout cadre légal » et une « persécution lâche et cruelle », indique le quotidien Le Figaro.


Selon la presse algérienne, dont le journal arabophone Ennahar, Boualem Sansal aurait, par le passé, livré « des informations et des renseignements sensibles à caractère sécuritaire et économique à l’ambassadeur de France en Algérie ».


L’on peut penser à l’ancien ambassadeur de France Xavier Driencourt puisque, dans une interview à L’Opinion début février, le président de la République algérienne lui-même, Abdelmadjid Tebboune, avait mentionné le nom du diplomate, précise Le Figaro.


Critique de longue date du régime algérien, Boualem Sansal est maintenu en détention dans une chambre pénitentiaire de l’hôpital Mustapha Bacha à Alger, où il est soigné pour un cancer, depuis que la chambre d’accusation de la cour d’appel d’Alger a rejeté, mi-décembre, sa demande de remise en liberté. Il serait aujourd'hui en grève de la faim. Il aurait renoncé à son traitement médical, selon certaines rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux.


Alger lui reproche notamment des propos tenus auprès du média français Frontières au sujet du Sahara occidental, dont Paris a reconnu la souveraineté marocaine.


Yacine M



 
 

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