Connu pour son engagement comme lanceur d’alerte et défenseur des droits humains dans sa région, Ahmed Manseri n'a cessé de subir les tracas des autorités locales.
L'activiste et défenseur des droits humains Ahmed Manseri est maintenu depuis 3 jours en garde à vue dans les locaux de la sûreté de Daïra de Ksar Chelala dans la wilaya de Tiaret à l’Ouest du pays, indique le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Parallèlement, la cour d'Alger a entériné la condamnation du militant à un an de prison ferme, en rejetant l'appel formé après sa condamnation en première instance. Le parquet algérien avait requis une peine plus lourde à son encontre.
Arrêté à son domicile avec son épouse le 8 octobre 2023, celui-ci a été perquisitionné. Victime de violences lors de son arrestation, Mme Manseri a été relâchée le soir même après avoir été examinée par un médecin. Interdite de visite, la famille de M. Manseri s'inquiète pour lui.
Âgé de 53 ans et père de quatre enfants, Ahmed Manseri était agent de sécurité à la cité universitaire Saâd Dahled de Ksar Challala pendant 21 ans avant d'être licencié. Connu pour son engagement comme lanceur d’alerte et défenseur des droits humains dans sa région, il n'a cessé de subir les tracas des autorités locales.
En 2019, il avait entamé une grève de la faim pour demander l'ouverture d'enquêtes sur le directeur de la cité universitaire, qu'il accusait de corruption, le directeur des œuvres universitaires de Tiaret, ainsi qu'un agent des renseignements qui lui ferait subir des pressions.
En 2016, Ahmed Manseri avait été agressé par le commissaire de Ksar Challala dans son commissariat. Après avoir porté plainte, son agresseur avait été condamné en première instance avant d'être acquitté en appel. M. Manseri avait ensuite été accusé de « diffamation » avant d'être à son tour relaxé.
Aujourd'hui, son arrestation et sa détention prolongée suscitent l'indignation des organisations de défense des droits humains, qui dénoncent le harcèlement judiciaire de ce militant.
Sophie K.