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Algérie : MENA interpelle l'ONU sur la répression « déguisée » du journaliste Mustapha Bendjama

L’organisation de défense des droits humains, MENA, a affirmé dans un communiqué,que les autorités algériennes « utilisent la fuite de l'activiste politique Franco-algérienne, Amira Bouraoui pour justifier la répression contre le journaliste Mustapha Bendjama ». L'ONG a demandé au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'opinion et d'expression d’intervenir.


Selon MENA Rights, le journaliste Mustapha Bendjama, rédacteur en chef du journal local Le Provençal basé dans la wilaya de Annaba, à l’Est du pays, a été régulièrement convoqué et poursuivi à de multiples reprises par la police ces dernières années en raison de son travail de journaliste et de ses positions critiques envers les autorités.


Depuis novembre 2019, il est soumis à une interdiction de sortie du territoire et bien que cette mesure ait été levée par un tribunal en avril 2022, la police a continué de l'appliquer de manière arbitraire.

 

Le rapport revient sur le parcours du journaliste et les différentes affaires engagées contre lui depuis 2019 jusqu'à son arrestation le 8 février 2023, suite à la fuite d'Amira Bouraoui hors d'Algérie vers la Tunisie puis la France, créant ainsi une crise diplomatique entre les deux pays.

 

Mustapha Bendjamaa a été arrêté sur son lieu de travail par la gendarmerie nationale le 8 février 2023.


Il a été détenu au commissariat jusqu'au 19 février, date à laquelle il a été inculpé pour « association de malfaiteurs » et « trafic de migrants », en vertu des articles 176, 177 et 303 du Code pénal.

 

De plus, il a été accusé de « réception de fondsd'institutions étrangères dans le but de commettre des crimes contre l'ordre public » selon l'article 95 du Code pénal et de « publication d’informations partiellement ou entièrement classifiées sur les réseaux électroniques ou par le biais des médias technologiques » au titre de l'article 38 de l'ordonnance 21-09 sur la protection des informations et documents administratifs.

 

D'après MENA Rights, Mustapha Bendjamaa « n'est pas jugé pour des actes qu'il aurait lui-même commis, mais en représailles d'actions attribuées à un tiers ».


L'ONG estime que les autorités algériennes « se servent du cas Bouraoui comme prétexte pour justifier la répression.» 

 

À cet égard, l’organisation a demandé l’intervention du Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression, estimant que « les procédures judiciaires à l’encontre de Bendjama, y compris celles engagées après son arrestation le 8 février 2023, sont directement liées à son exercice du droit à la liberté d’expression protégé en vertu de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ».




Sophie K.

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