Algérie PLF 2024 : une hérésie budgétaire et financière !
- cfda47
- 12 nov. 2023
- 2 min de lecture

Les enseignants et les étudiants en comptabilité publique et budgétaire pourraient rencontrer des difficultés à comprendre et à suivre la nouvelle loi des finances PLF 2024, ses mécanismes et son fonctionnement.
En effet, cette loi a été conçue de manière complexe, ce qui la rend difficile à appréhender. De plus, elle ne respecte pas les normes financières coutumières, ce qui la rend encore plus difficile à comprendre.
Enfin, elle a été modifiée peu de temps après son entrée en vigueur, ce qui a pu la rendre encore plus complexe à comprendre et à suivre.
Les dépenses budgétaires de l’Etat ont été classées selon sept catégories comme suit :
1-Les dépenses de personnel ; 2) Les dépenses de fonctionnement des services ; 3) Les dépenses d’investissement ; 4) Les dépenses de transfert ; 5) Les charges de la dette publique ; 6) Les dépenses d’opérations financières ; 7) Les dépenses imprévues.
Nous constatons l’apparition de deux nouvelles rubriques étranges, à savoir les dépenses liées aux opérations financières et les dépenses imprévues qui n’ont pas été définies au préalable. Ces deux postes sont directement liés au ministère des finances.
En dehors des chapitres liés à la défense, à l’éducation nationale et à l’intérieur, qui sont importants et préétablis, les autres postes budgétaires des départements ministériels dépendent de deux nouvelles catégories : les dépenses liées aux opérations financières et les dépenses imprévues.
Ces deux postes sont directement gérés par le ministère des finances. Cependant, il est difficile de comprendre la notion d’opérations financières gérées par le ministère des finances, car tous les actes du ministère des finances sont des opérations financières par définition.
Le projet de loi de finances pour l’année 2024 prévoit des dépenses imprévues d’un montant de 1920,39 milliards de dinars, soit 12,5% des dépenses budgétaires totales de 15 275,3 milliards de dinars. Cependant, le rôle d’une loi de finances est de prévoir les dépenses avec précision et de ne pas les budgétiser approximativement.
Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi une approche aussi imprécise et aléatoire alors qu’il dispose de tous les éléments factuels et historiques pour établir un budget prévisionnel aussi précis qu’une montre suisse ?
En réalité, le président de la République veut gouverner l’Algérie directement avec son mini-gouvernement à la présidence, sans se soumettre à aucune structure de contrôle populaire ou autre.
Cette situation est exacerbée par l’absence d’une opposition politique, d’un contre-pouvoir de la société civile, d’un parlement jaloux de ses prérogatives de contrôle de l’action gouvernementale et d’une presse qui veille aux grains.
Les ministères de la défense, de l’éducation et de l’intérieur sont les seuls à être affranchis quant à leurs moyens financiers. Tous les autres départements ministériels demeurent dans l’incertitude et ne peuvent pas mener de politique de développement, car ils ne connaissent pas exactement le montant de leur budget.
En conclusion, la nouvelle loi des finances pour l’année 2024 est une loi complexe, imprécise et arbitraire, qui ne respecte pas les principes de transparence, de responsabilité et de participation citoyenne.
Elle confère au président de la République et à son ministère des finances un pouvoir discrétionnaire sur la gestion des ressources publiques, au détriment des autres départements ministériels et des citoyens.
Elle constitue donc un obstacle majeur au développement économique et social de l’Algérie.
Yacine M
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