L'ONG Riposte internationale a présenté samedi à Paris son premier rapport sur les violations des droits humains perpétrées en Algérie en 2023. Ce travail de « documentation » et de « mémoire » vise à dénoncer les « incalculables actes » d’atteinte aux libertés fondamentales subis par les Algériens, a souligné Ali Aït Djoudi, président de Riposte internationale.
Selon Nassera Dutour, présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), les militants sont victimes de « nombreuses exactions », citant les cas emblématiques de Kamera Nait Sid, Mohand Berrache et Mustapha Bendjama. D'après Idir Iouanoughène, qui a analysé la situation, il est nécessaire de « maintenir la vigilance » et « d'éclairer l'opinion » sur ces violations.
Le rapport met en exergue les « sévères restrictions des libertés d’association et d’expression », jugées « particulièrement préoccupantes ». Il dénonce également « l’emprisonnement arbitraire » de dissidents politiques et de manifestants pacifiques, contraire aux « normes internationales ».
Plusieurs cas concrets sont cités, comme « la mise au pas de la presse, la criminalisation de l’opinion politique » ou encore « les dissolutions d’associations ». Selon Riposte internationale, quatre ans après le début du Hirak, « tous les leviers du balbutiant système démocratique algérien sont démantelés », malgré les textes censés garantir l'Etat de droit.
L'ONG appelle les organisations de défense des droits humains à participer à ce travail de documentation essentiel pour dénoncer la « répression » en Algérie et « interpeller toutes les instances internationales » sur ces graves atteintes aux libertés.
Sophie K.