Lors d'une rencontre/débat organisée à Paris, sur la situation de la presse en Afrique du Nord, le journaliste Marocain, Ali Lmrabet, a dressé un tableau noir sur la liberté de la presse au Maroc.
Journaliste marocain, ancien rédacteur en chef du périodique « Le Journal hebdomadaire », Ali Lmrabet, s'est dit inquiet de la situation dramatique de la liberté de la presse au Maroc.
Une situation que le Parlement Européen semble ne pas vouloir dénoncer du fait que « le Maroc sait acheté les gens (...) et sait recevoir », indique Ali Lmrabet.
Et de poursuivre; « En 25 ans, le Maroc n'a été condamné qu'une seule fois par ce Parlement Européen, contrairement à l'Algérie ».
Alors qu’une résolution inédite du Parlement européen a exigé, en janvier 2023, de mettre fin au « harcèlement de tous les journalistes » dans le royaume chérifien, les journalistes qui embarrassent le Palais tombent les uns après les autres pour des affaires de mœurs.
Trois des plumes les plus acérées du royaume chérifien croupissent désormais derrière les barreaux, pour « Agression sexuelle », « viol », « attentat à la pudeur »:
Taoufik Bouachrine, 54 ans, fondateur du quotidien arabophone « Akhbar al-Youm », purge une peine de quinze ans de prison.
Soulaimane Raissouni, 49 ans, ancien rédacteur en chef d’« Akhbar al-Yaoum », condamné à cinq ans de prison.
Omar Radi, 36 ans, accusé d’« espionnage », « atteinte à la sécurité d’État » et « agressions sexuelles », condamné à six ans de prison ferme.
Imad Stitou, 32 ans, a lui été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, dans la même affaire de viol. Jugé en son absence, il a quitté le Maroc pour la Tunisie.
De son coté, Reporters sans frontières (RSF) a toujours réclamé des procès « équitables ».
Lors de la rencontre/débat, organisée par Riposte Internationale et le CFDA, à Paris, à l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, Ali Lmrabet, a aussi dénoncé « l’acharnement judiciaire » contre tous les journalistes et militants des droits Humains au Maroc.
L’instrumentalisation de la vie privée, les accusations de viol ou d’agression sexuelle portées contre des journalistes ou des opposants marocains, jugés trop frondeurs, ne sont pas une nouveauté dans l’arsenal répressif du régime, de sa police, et de ses services de renseignement.
Le journaliste Ali Lmrabet, aujourd’hui exilé en Espagne, en garde un amer souvenir. En 2000, une plainte avait été déposée contre lui pour un viol qu’il était censé avoir commis à Casablanca au moment même où il se trouvait à Marrakech, à 200 kilomètres de là. Menacée de poursuites pour dénonciation calomnieuse, la plaignante, une ex-journaliste de sa revue Demain, avoua qu’on lui avait promis monts et merveilles.
Journaliste Marocain, Ali Lmrabet, condamné en 2003 à quatre ans de prison pour « outrage à la personne du roi », et « atteinte au régime monarchique et à l’intégrité territoriale » , et en 2005 à dix ans d'interdiction de l'exercice de la profession de journaliste pour avoir déclaré à un hebdomadaire marocain que les prisonniers saharaouis à Tindouf (Algérie), étaient des « réfugiés » et non des « séquestrés », était correspondant au Maghreb du quotidien espagnol El Mundo dans les années 2000.
Il est nommé en 2014 par l'ONG Reporters Sans Frontières parmi les 100 héros de l'information dans le monde.
La rédaction
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