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Amnesty International tire la sonnette d’alarme: “L’effet Trump” plonge le monde dans une ère brutale

  • cfda47
  • 30 avr.
  • 4 min de lecture

Un constat alarmant vient d'être dressé par Amnesty International dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde. L'organisation y décrit une humanité au bord du précipice, entraînée dans une ère brutale caractérisée par des pratiques autoritaires et la cupidité des grandes entreprises.


À peine cent jours après le début de son second mandat, Donald Trump s'est déjà distingué par ce qu'Amnesty qualifie d'un “profond mépris pour les droits humains”. Selon Agnès Callamard, secrétaire générale de l'organisation,

“Son gouvernement a rapidement et délibérément ciblé des institutions et des initiatives américaines et internationales essentielles qui visaient à rendre notre monde plus sûr et plus juste.”

Cette politique américaine renforce des tendances néfastes déjà présentes à l'échelle mondiale, sapant le travail accompli depuis des décennies pour bâtir et promouvoir des droits fondamentaux universels. L'administration Trump n'a pas seulement attaqué les concepts de multilatéralisme, d'asile ou de justice, elle encourage également d'autres dirigeants et mouvements anti-droits à se joindre à son offensive.


Gaza : Un génocide en direct

Le rapport, qui évalue la situation dans 150 pays, place la question palestinienne au cœur de ses préoccupations.

“Les événements des 12 derniers mois – à commencer par le génocide des Palestinien·ne·s de Gaza par Israël, dont nous sommes témoins en direct mais que nul n'arrête – ont montré à quel point le monde peut devenir un enfer pour tant de personnes lorsque les plus grandes puissances abandonnent le droit international et font fi des institutions multilatérales”, alerte Agnès Callamard.

Amnesty International a produit un rapport historique sur ce qu'elle qualifie clairement de génocide à Gaza. L'organisation souligne également que le système d'apartheid et l'occupation illégale en Cisjordanie sont devenus de plus en plus violents.


Répression généralisée de la dissidence

Sur tous les continents, des gouvernements ont tenté d'échapper à l'obligation de rendre des comptes et d'instiller la peur. Les méthodes sont multiples : interdiction d'organes de presse, démantèlement d'ONG, emprisonnement d'opposants politiques, et poursuites judiciaires contre des défenseurs des droits humains.


Les exemples sont nombreux et saisissants : au Bangladesh, l'ordre de “tirer à vue” lors de manifestations étudiantes a entraîné la mort de près d'un millier de personnes. Au Mozambique, la répression des manifestations post-électorales a fait au moins 277 morts, constituant la pire répression depuis des années.


Des conflits qui s'aggravent dans l'indifférence

Le rapport dénonce l'aggravation de nombreux conflits dans le monde. En Ukraine, la Russie a tué encore plus de civils en 2024 que l'année précédente. Au Soudan, les Forces d'appui rapide ont infligé aux femmes et aux filles des violences sexuelles généralisées, constituant des crimes de guerre, tandis que 11 millions de personnes ont été déplacées – un record mondial.


Pourtant, ce dernier conflit suscite “une indifférence presque totale à travers la planète”, hormis de la part d'acteurs exploitant les occasions de violer l'embargo sur les armes.


“Depuis longtemps, Amnesty International met en garde contre le deux poids, deux mesures qui fragilise l'ordre mondial fondé sur des règles. L'impact de ce recul effréné a atteint des sommets en 2024, de Gaza à la République démocratique du Congo”, souligne Agnès Callamard.

Abandon des générations futures

Le rapport révèle que le monde condamne les générations futures à une existence encore plus difficile en raison de plusieurs facteurs : l'incapacité collective à faire face à la crise climatique, l'échec à mettre fin aux inégalités qui se creusent, et l'absence de limites à la puissance des grandes entreprises.


La COP29 est qualifiée de “catastrophe” dans le rapport, avec un nombre record de lobbyistes du secteur des combustibles fossiles ayant empêché toute avancée significative. La décision du président Trump de quitter l'Accord de Paris sur le climat n'a fait qu'aggraver ces défaillances.


Attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTI

L'avenir semble particulièrement sombre pour les femmes, les filles et les personnes LGBTI face à l'intensification des attaques visant l'égalité des genres. Les exemples sont multiples : restrictions draconiennes imposées par les talibans en Afghanistan, répression violente contre les femmes défiant l'obligation du voile en Iran, et nouvelles lois criminalisant les relations entre personnes de même sexe au Malawi, au Mali et en Ouganda.


Malgré ces tendances inquiétantes, le rapport identifie des lueurs d'espoir dans les efforts de la justice internationale. La Cour pénale internationale a décerné des mandats d'arrêt contre de hauts représentants d'États et de groupes armés, tandis que la Cour internationale de justice a prononcé des mesures importantes concernant Israël.

Agnès Callamard salue particulièrement les initiatives menées par des pays du Sud global : “Nous saluons les efforts déployés par des pays comme l'Afrique du Sud et des organes de justice internationale pour résister aux grandes puissances fermement décidées à fragiliser le droit international.

Face à ce sombre tableau, Amnesty International lance un appel à la résistance. “Malgré des défis de taille, la destruction des droits humains est loin d'être inévitable”, affirme Agnès Callamard.

“Nous devons continuer, et nous continuerons, de résister aux régimes irresponsables, avides de pouvoir et de profit, qui cherchent à arracher aux gens leurs droits humains”.

L'organisation rappelle que son mouvement reste “uni par la conviction profonde que chaque personne sur cette planète possède une dignité propre et des droits fondamentaux dont elle ne saurait être privée”, concluant ainsi sur une note de détermination face à l'adversité.



La Rédaction

 

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