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“Après 22 mois en prison, ma sortie n’est pas un succès”: Ihsane El Kadi réagit à sa libération

Le journaliste Ihsane El Kadi, figure importante de la presse indépendante en Algérie, a été libéré le 1er novembre, à la faveur d’un décret de grâce présidentielle en l’honneur du 70e anniversaire de la révolution algérienne. Cette libération s’est accompagnée d’une vague de soutien, mais également de critiques quant à la portée de ce geste.


Dans une vidéo diffusée sur la chaîne YouTube de Radio M, Ihsane El Kadi a exprimé sa déception quant au faible nombre de prisonniers d’opinion inclus dans ce décret de grâce.


Selon lui, de nombreuses figures de la dissidence algérienne sont toujours emprisonnées, et la mesure de libération présidentielle n’a pas répondu aux attentes des défenseurs des droits de l’homme en Algérie.


El Kadi a tenu à remercier toutes les personnes et organisations, en Algérie et à l’international, qui ont milité pour sa libération et celle d’autres journalistes emprisonnés. Il a rappelé l’importance du combat pour les libertés individuelles et collectives, en particulier la liberté d’expression, dans un contexte où le paysage médiatique est soumis à de fortes restrictions.


Le journaliste, condamné en juin 2023 à une peine de sept ans de prison, dont cinq fermes, pour “financement étranger à des fins de propagande politique”, estime que sa sortie de prison ne constitue pas une victoire. Il rappelle que sa plateforme Radio M demeure fermée, ses locaux scellés, et que ses collègues sont dans l’incapacité de travailler librement. Selon lui, cette situation est symptomatique d’une crise de la liberté de la presse en Algérie, qui fait craindre une remise en cause des acquis démocratiques du pays.


El Kadi a également abordé l’état actuel de la presse en Algérie, affirmant que la situation est encore plus complexe que celle des années 1990, marquées par la violence politique. Il s’est inquiété de l’autocensure qui domine le paysage médiatique, ajoutant que même les événements marquants, comme le récent match entre le MC Alger et l’Union Monastirienne en Tunisie, sont passés sous silence dans la presse locale.


Malgré les difficultés, El Kadi ne perd pas espoir et envisage un retour à l’activité journalistique dans le respect des lois algériennes. Il souhaite que l’Algérie trouve une voie permettant de respecter la liberté d’expression et d’informer ses citoyens en toute transparence. Ce rappel est pour lui crucial pour rétablir la confiance des Algériens dans leur presse et leurs institutions.


La libération d’Ihsane El Kadi et les réactions qui l’ont accompagnée mettent en lumière les défis persistants auxquels fait face la liberté de la presse en Algérie. Son cas symbolise le combat pour les droits fondamentaux, dans un pays où la répression des voix critiques reste une réalité.



Nadia. B

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