L’inquisition des temps modernes a encore frappé à Boufarik, en Algérie, où la libre pensée continue d’être harcelée et toute forme de réflexion est traitée d’apostat.
L’islamologue Said Djabelkhir a été arrêté hier par les forces de sécurité à son domicile à Boufarik wilaya de Blida et placé en garde à vue, après avoir publié une réflexion sur son mur Facebook.
Voici le texte à l’origine de son arrestation : “Nous avons supposé que quelqu’un était monté au ciel, il y a 7 000 ans à la vitesse de la lumière, car il n’avait pas encore quitté la Voie lactée, qui a un diamètre de 100 000 années-lumière.”
Déjà, le 22 avril 2021, il avait été condamné par le tribunal de Sidi M’Hamed à trois ans de prison pour “offense aux préceptes de l’islam” après avoir déclaré que le pèlerinage à La Mecque existait avant l’islam, assorti d’une amende de 50 000 dinars.
Cependant, le 1er février 2023, Saïd Djabelkhir a été relaxé par la Cour d’appel d’Alger, reconnaissant ainsi que l’accusation d’offense à l’islam était infondée.
Saïd Djabelkhir, né le 17 décembre 1964 à Boufarik (wilaya de Blida), est un journaliste algérien et un islamologue spécialiste du soufisme, titulaire d’un doctorat en philosophie et licencié en sciences islamiques.
Aussitôt que l’annonce de son arrestation a été publiée sur Facebook, les voix favorables et hostiles se sont élevées, créant une vive polémique.
Le cas de Saïd Djabelkhir risque fort de devenir un feuilleton estival, sur fond de campagne électorale. Et c’est une bonne chose si les candidats s’emparent de ce thème pour en débattre.
Ne dit-on pas que la discussion fait jaillir la lumière ?
Yacine M
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