À partir de la mi-juillet 2023, l'Algérie, ainsi que le reste du bassin méditerranéen, est touchée par une vague de chaleur exceptionnelle. Après les feux de 2021 et de 2022, le gouvernement algérien s'est dit prêt à affronter d'éventuels incendies durant l'été 2023.
Les secouristes peinent à intervenir efficacement alors qu’une trentaine de personnes sont mortes et des milliers d’autres ont été évacuées.
Les feux se sont déclenchés dans plusieurs wilayas, notamment : Béjaia, Jijel, Boumerdès, Khenchela, El Tarf, Souk Ahras, Skikda, Tizi-Ouzou et Tipaza. Plus de 8 000 agents de la protection civile et 525 camions ont été mobilisés, ainsi qu'un bombardier d'eau Beriev Be-200 de grande capacité, et des avions et hélicoptères anti-incendie affrétés.
Le bilan n’étant que provisoire, 325 personnes sont blessées, dont 134 dans la seule wilaya de Béjaïa. Sept cas jugés graves, sont hospitalisés à Alger.
Voitures et champs calcinés, magasins en cendres, la région montagneuse et boisée de Béjaïa a été l’une des plus touchées par ces feux qui se sont propagés sous l’effet de la sécheresse et de la canicule, par des températures montées par endroits jusqu’à 48 degrés. Au total, 97 feux ont ravagé depuis dimanche une quinzaine de wilayas du nord-est du pays, surtout celles de Bouira, Jijel et Béjaïa.
34 personnes ont été tuées et les premiers enterrements ont eu lieu mercredi. Les violents incendies qui ont ravagé le nord-est du pays sont désormais éteints.
Le village d’Aït Oussalah, dans la commune très boiseuse de Toudja à Béjaïa, a déploré le plus grand nombre de victimes, dont seize personnes appartenant à une même famille, selon des témoignages recueillis sur place.
Dans certains villages, comme Aït Oussalah, la solidarité s’organise pour déblayer les décombres au niveau des dizaines de maisons dévastées par les feux et reloger les familles sinistrées. Une commission chargée d’indemniser les sinistrés a en effet été mise en place mercredi par le gouvernement.
Selon le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, « la maîtrise des feux a permis aux autorités locales d’établir un constat exhaustif des dégâts et de procéder directement au recensement des sinistrés en vue de lancer le processus d’indemnisation dans les plus brefs délais ».
Autres mesures de prévention prises au lendemain de la catastrophe : l’interdiction du camping sauvage dans les espaces forestiers et l’obligation, pour les estivants, de prévoir des plans de secours dans les camps d’été situés à proximité des forêts. Des mesures qui cachent mal les défaillances enregistrées depuis le début de ces incendies.
L’ampleur des pertes a ravivé la polémique sur l’incapacité des autorités à mettre à la disposition de la Protection civile un nombre suffisant de bombardiers d’eau. Depuis les incendies meurtriers de l’été 2021, ayant fait 90 morts, les autorités s’étaient pourtant engagées à acquérir de nombreux Canadairs.
En mai dernier, le gouvernement a ainsi annoncé l’achat ou l’affrètement d’une douzaine d’appareils. Mais des blocages, pour certains politiques, comme c’est le cas avec l’Espagne, auraient empêché l’aboutissement de ces contrats.
De son coté, le parquet général a ordonné, l'ouverture d'enquêtes préliminaires pour déterminer les causes des incendies et identifier d'éventuels auteurs. Un scenario déjà vécu par les algériens à l'été 2021 !
En trois jours, les feux ont provoqué la mort d’au moins 40 personnes autour de la Méditerranée
Ecrasés par des températures caniculaires, plusieurs pays du bassin méditerranéen affrontent de violents incendies cet été, un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique.
En Corse, si l’incendie est maîtrisé, plus de 200 hectares sont partis en fumée dans la nuit de mardi à mercredi, à quelques kilomètres de L’Ile-Rousse.
Au moins 40 personnes ont déjà péri dans les flammes dans les différents pays méditerranéens frappés par les incendies : 34 en Algérie, 3 en Grèce et 3 en Italie.
La rédaction
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