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Bientôt la vérité dans l’affaire de l'assassinat de Djamel Bensmail ?





Djamel Bensmail, assassiné le 11 Aout 2021 à Larbaâ Nath-Irathen


Par Anais Thibault,

Paris, 18 Juillet 2022



Les séquelles de cet assassinat, dans la mémoire de l’opinion publique algérienne, demeurent encore vives. En effet, comment oublier cet artiste de 34 ans aimé par tous, confondu avec un pyromane, puis lynché, immolé et décapité par une foule en furie, sur une place publique à Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, ou la mémoire de l’architecte de la Guerre de Libération nationale, Abane Ramdane, a été honorée, à l’occasion du 59e anniversaire de son assassinat?.


Une tragédie, qui avait failli entraîner l’Algérie dans une spirale de violence sans fin:


Apres avoir parcouru 200 kilomètres, depuis Miliana, sa ville natale, pour aider à éteindre des incendies ravageurs, à l’origine d’une centaine de morts et de blessés en Kabylie. La scène de ce crime sordide a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, créant ainsi un climat de paranoïa généralisé.

En effet, la perte cruelle, le 11 août 2021, -dans le sillage des incendies ayant touché la Kabylie- du jeune Djamel Bensmaïl a suscité un torrent d’émotions difficilement maîtrisables, mais, surtout, un élan de solidarité sans pareil avec sa famille. Un comportement révélateur du bannissement de la violence par les Algériens marqués à jamais par ces scènes d’une rare violence ayant eu lieu à Larbaâ Nath Irathen au milieu d’une hystérie collective, qui n’avait pas tardé à se transformer en une folie meurtrière.


Le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida sera tout au long de la durée du procès le point de mire sur lequel va se poser tous les regards:


Ce crime abominable est d’autant plus condamnable que la victime s’était rendue en tant que volontaire à Larbaâ Nath-Irathen (Tizi-Ouzou) pour aider à éteindre les feux qui ont ravagé les montagnes du Djurdjura faisant une centaine de morts dont 33 militaires.


Le père de la victime, meurtri mais courageux, avait lui aussi adressé un message plein de sagesse et de clairvoyance, pour mettre en garde contre la division et la violence, affirmant n’avoir aucune haine envers la Kabylie.


À l’issue de l’enquête préliminaire diligentée par les services compétents de la Sûreté nationale, 61 suspects impliqués à différents degrés ont été arrêtés en premier lieu.


Le procès des assassins présumés de Djamel Bensmaïl s’ouvre demain mardi au tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, dans la périphérie Est d’Alger:


102 suspects, accusés d’être impliqués dans le lynchage à mort et l’immolation du corps sans vie du jeune bénévole, venu de Miliana pour participer à la lutte contre les feux de forêts, qui ont ravagé entre juillet et août 2021 plusieurs régions du nord de l’Algérie, notamment la Kabylie, seront à la barre. Le mystère sera-t-il enfin levé sur un des crimes les plus odieux dans sa conception, son exécution et dans la manière avec laquelle il a été exploité à travers les réseaux sociaux ?


Djamel Bensmaïl a-t-il été tué parce qu’il était soupçonné d’être un pyromane ? Comment et dans quelles circonstances a-t-il été extrait des mains de la police ? Qui sont ses meurtriers et pour qui roulent-ils ? Et si on l’avait fait taire parce qu’il était tout simplement détenteur de preuves identifiant les véritables pyromanes ?


Quoi qu’il en soit, dès mardi, l’attention des Algériens sera accaparée par le procès de Dar El Beida:


Très attendu par l’opinion nationale, il verra la présentation d’une centaine de présumés coupables, poursuivis, à différents degrés, d’atteinte à la sécurité de l’Etat, d’attaques contre le personnel de la sécurité, de semer la terreur parmi la population et d’appartenance à des organisations terroristes. Il est à rappeler que Djamel Bensmaïl a tout essayé pour se défendre, mais ceux qui avaient décidé de son sort ne l’ont pas laissé s’exprimer. Il avait été par la suite poignardé avant d’être lynché à mort par une foule hyper excitée.


De nombreuses personnalités politiques s’étaient exprimées juste après le drame, mais aucune n’a réussi à se défaire des contingences politicardes et partisanes pour se mettre à la hauteur d’une affaire et ses multiples combinaisons.


Poursuivis pour de graves chef d’inculpation à savoir : « homicide volontaire, lynchage et immolation par feu d’un cadavre, violation de l’enceinte d’un poste de police, appartenance à un groupe terroriste et actes de vandalisme portant atteinte à la sécurité de l’Etat », ce beau monde sera fixé sur son sort à partir de demain, Mardi 19 juillet .

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