L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été placé sous mandat de dépôt ce mardi 26 novembre 2024, suite à son interpellation le 16 novembre dernier à son arrivée à l'aéroport d'Alger en provenance de France.
Âgé de 75 ans, Sansal fait l'objet de poursuites en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, un article spécifiquement conçu pour réprimer les atteintes à la sûreté de l'État. Les autorités algériennes ont qualifié les faits comme relevant potentiellement d'un acte terroriste ou subversif.
Les charges retenues contre l'écrivain sont particulièrement graves. L'article 87 bis permet de sanctionner “tout comportement interprété comme portant atteinte à la sécurité nationale ou à l'intégrité territoriale”. Dans ce cadre, Boualem Sansal encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Côté français, la ministre déléguée chargée des Français de l'étranger, Sophie Primas, a adopté une approche prudente. Les services de l'État français sont actuellement mobilisés pour assurer la protection consulaire de l'écrivain, conformément aux protocoles diplomatiques en vigueur.
Me François Zimeray, avocat de Boualem Sansal, a vigoureusement contesté la mesure de détention. L'avocat considère que l'emprisonnement d'un écrivain pour ses écrits “constitue une atteinte disproportionnée” et a souligné “qu'une enquête ne justifie pas nécessairement le maintien en détention” de son client.
Il est à rappeler que cette arrestation intervient dans un environnement de tensions diplomatiques significatives entre la France et l'Algérie, ajoutant une dimension supplémentaire à cette affaire sensible.
Sophie K.