À la veille de la Journée nationale du Moudjahid, qui célèbre le double anniversaire de l'offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam (20 août 1955-1956), le président sortant Abdelmadjid Tebboune a adressé un message aux Algériens.
Dans ses déclarations, il a exprimé sa conviction que les citoyens, attachés au message de Novembre, continueront de veiller sur la sécurité, la stabilité et la prospérité de l'Algérie. Le président a également rendu hommage aux martyrs et aux Moudjahidine, affirmant son respect et son estime pour eux.
Cependant, cette commémoration s’est déroulée dans un contexte de tensions croissantes. Les événements du 20 août 2024 resteront marqués par une répression notable.
Les autorités ont procédé à l'arrestation de plusieurs personnalités et militants, dont Atmane Mazouz, chef du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Ali Askari, ancien chef du Front des forces socialistes (FFS), ainsi que Khaled Tazaghart et d’autres activistes à Ifri Ouzlaguen. Cette intervention policière illustre la tendance croissante à restreindre les commémorations historiques à l’apanage des autorités officielles.
Les arrestations menées en ce jour, ainsi que celles rapportées depuis le début de la campagne électorale, révèlent un durcissement de la répression, visant non seulement les militants politiques mais aussi les simples citoyens à travers tout le pays.
Parmi les cas notables, on retrouve l'arrestation de Mme Hassiba Boudane a Annaba, mère du détenu d'opinion Jalil Bouamer, ainsi que l'activiste Kamel Amar, dont la garde à vue a été prolongée depuis son arrestation le 15 août 2024. Sa famille est encore dans l'incertitude quant à sa date de présentation devant le parquet.
Sofiane Senaoui, un jeune de 35 ans originaire de Makouda, a été arrêté le 14 août à Alger, puis transféré à Blida. Le professeur de danse kabyle Omar Ait Yahia, alias Assalas, a quant à lui été condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal d'Azazga le 18 août 2024, après avoir été détenu depuis le 21 avril 2024.
Ces événements mettent en lumière une intensification des mesures de contrôle et une volonté apparente de limiter les manifestations d’opinion en Algérie.
Yacine M