Au début de la campagne électorale, le jeudi 15 août, les Algériens étaient encore plongés dans l’euphorie des célébrations des médaillés olympiques.
L’enthousiasme pour ces festivités a laissé peu de place à l’attention envers les candidats et leurs représentants, dont les meetings peinent à capter l’intérêt du public.
Aujourd’hui, quatrième jour de la campagne, le constat est similaire : les affiches électorales n’ont pas encore été collées dans les espaces réservés à cet effet.
En ce moment, les Algériens continuent de profiter de leurs vacances, soit sur les plages, soit à l’ombre de leurs foyers, accueillant famille et amis venus de différentes régions.
La vie quotidienne avance tranquillement, avec des matinées lentes et des soirées tout aussi détendues.
Sur les réseaux sociaux, les jeunes se délectent en moquant le prédicateur ayant conseillé aux Algériens de « ne pas s’inquiéter » « لا تقلق » et en ridiculisant le « Dahdouh », ainsi surnommé, supposé impliqué dans l’affaire de l’introduction d’armes à Béjaïa.
Les aveux de ce dernier, télévisés et souriants, ont largement entamé la crédibilité de l’opération.
Malgré le calme général, Abdelkader Bengrina, président du mouvement Al Bina, n’a pas ménagé ses efforts pour activer la campagne.
Il s’est rendu à Batna avec son équipe pour animer un meeting à la maison de la Culture Mohamed-Laid Al Khalifa, apportant son soutien au président sortant Abdelmadjid Tebboune.
Sa visite a également inclus un bain de foule en ville, moment capturé en vidéo et largement partagé en ligne. Les internautes, véritables snipers, ont ajouté une touche religieuse à la vidéo, la transformant en un contenu à la fois hilarant et satirique.
Parmi les partis politiques soutenant le président Tebboune, figurent aussi, le FLN, le RND et le TAJ.
Ces formations politiques partagent un point commun : leurs anciens secrétaires généraux, Djamel Ould Abbas, Ahmed Ouyahia et Amar Ghoul, sont actuellement emprisonnés après avoir été lourdement condamnés.
En conséquence, ces partis peinent à mobiliser leurs militants et risquent de nuire davantage à la campagne de leur candidat plutôt que de lui apporter des voix supplémentaires.
Fatma Zohra Zerouati, présidente du parti TAJ, a tenu un meeting au centre culturel Ben Badis à Constantine, où elle a affirmé que le bilan de Tebboune est « positif ».
Il est utile de rappeler qu’en 2021, lors des législatives, Mme Zerouati avait tenté un meeting à Tizi Ouzou, mais la salle était restée désespérément vide.
De son côté, Hassani Cherif, candidat du MSP, poursuit sa tournée électorale.
Après avoir visité Tébessa et Annaba, il est arrivé à Jijel via Skikda, offrant un discours plutôt banal et sans couleur politique marquante. Comme on dit, un islamiste échaudé craint l’eau froide.
Youcef Aouchiche, candidat du FFS, a récemment tenu un meeting au centre culturel Mohamed Boudiaf à Bordj Bou Arreridj, où il a exprimé son souhait de voir émerger un « Hirak électoral ».
Seul dans la campagne actuelle à aborder des thèmes sociaux de manière audacieuse, Aouchiche milite pour l’instauration d’un impôt sur la fortune, critiquant les riches et les milliardaires pour leur faible contribution fiscale.
Cependant, ses propositions ne sont pas sans controverse : il fait face à une opposition significative au sein d’une aile du FFS, ainsi qu'à des critiques de certains militants de gauche.
Le président sortant et candidat Abdelmadjid Tebboune n'a pas encore révélé son programme de meetings pour la campagne électorale.
En attendant, la télévision publique algérienne diffuse en boucle des vidéos mettant en avant les réalisations de l’Algérie sous sa présidence.
Ces séquences présentent des témoignages d'investisseurs, de bénéficiaires d’aides sociales, et de responsables étatiques, tous louant les accomplissements de Tebboune.
Il est à noter que ces diffusions ne sont pas comptabilisées dans les quotas réservés aux candidats.
Yacine M
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