Sous le mot d'ordre #أطلڤوهم(“Libérez-les”), une vaste campagne nationale se poursuit en Algérie pour demander la libération des 228 personnes incarcérées pour délit d'opinion selon les organisations de défense des droits humains. Parmi ces détenus, le cas du journaliste Mustapha Bendjama illustre de manière emblématique les dérives répressives dénoncées par les militants.
Né en 1990 à Annaba, ce brillant étudiant devenu reporter d'investigation a subi de plein fouet la vindicte des autorités pour son engagement dans le soulèvement populaire du Hirak en 2019. Dès novembre 2018, il organisait un sit-in contre le 5e mandat de Bouteflika, vite réprimé par la police.
Devenu l'une des figures de la contestation, Mustapha Bendjama documente inlassablement les manifestations, s'exposant à un harcèlement judiciaire et sécuritaire récurrent. Avec pas moins de huit procès depuis 2019, le journaliste fait figure de cible prioritaire, subissant intimidations et entraves à sa liberté de mouvement.
C'est finalement en février 2023 que survient son interpellation dans son bureau, accusé d'avoir aidé la militante franco-algérienne Amira Bouraoui à fuir le pays. Condamné à 18 mois de prison ferme dans un premier dossier sur la base d'échanges avec des ONG, puis 6 mois dans un second, il croupit désormais à la prison de Boussouf à Constantine.
La rédaction
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