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Campagne pour libérer 228 prisonniers d'opinion en Algérie

En cette période sacro-sainte du Ramadan, une pléiade d'activistes, d'intellectuels, d'associations et de médias algériens se sont coalisés pour lancer une campagne d'envergure nationale baptisée #أطلڤوهم (#Libérez-les). Cette initiative vise à catalyser les efforts pour obtenir la libération des 228 détenus d'opinion qui croupissent dans les geôles algériennes.

 

Depuis les prémices du Hirak, ce soulèvement populaire inédit en 2019, des centaines de citoyens pacifiques ont été incarcérés de manière arbitraire et des milliers ont subi un acharnement judiciaire et sécuritaire inique. La campagne #أطلڤوهم se veut un élan de solidarité envers ces prisonniers d'opinion et leurs familles, et aspire à mettre en lumière ces détentions abusives qui demeurent méconnues d'une large frange de la population algérienne et de l'opinion publique internationale.

 

Tout au long de ce mois béni, des portraits et des affiches mettant en exergue ces détenus d'opinion seront publiés dans un élan de sensibilisation. Les cas présentés ne sont nullement plus légitimes que ceux non cités, ce choix étant opéré selon des critères objectifs tels que les régions, les idéologies, le genre et l'âge, afin d'illustrer le caractère indiscriminé de cet arbitraire.

 

L'un des portraits emblématiques est celui de Mohad Gasmi, militant infatigable originaire d'Adrar, au sud du pays. Issu d'un milieu modeste, ce travailleur autodidacte a très tôt été imprégné par la soif de justice sociale et la nécessité de l'engagement citoyen. Mohad a rejoint dès 2011 la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC), un mouvement revendiquant une redistribution équitable des richesses nationales.

 

En 2015, Mohad participe au Forum social mondial à Tunis, où il défend avec ferveur le combat pionnier du mouvement anti-gaz de schiste au Maghreb. Il porte également la voix de l'Algérie à la COP22 au Maroc, plaidant pour une transition écologique ancrée dans les réalités populaires.

 

Avec l'avènement du Hirak, Mohad est resté un acteur incontournable, militant pacifiquement pour la liberté, la justice et la dignité. Cependant, son engagement lui a valu une répression féroce, culminant avec son arrestation en juin 2020 et des accusations fallacieuses d'“apologie du terrorisme”.

 

Mohad Gasmi, condamné à des peines cumulées de cinq ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis, a entamé plusieurs grèves de la faim pour dénoncer sa détention arbitraire. Malgré son incarcération, son esprit altruiste ne s'est jamais tari, puisqu'il a obtenu à deux reprises son baccalauréat derrière les barreaux.


La Rédaction


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