Amnesty International s'apprête à lancer, le 1er décembre, sa campagne annuelle « Changez leur histoire ». Cet événement mondial, qui réunit chaque année en décembre les sections de Amnesty à travers le monde, vise à mobiliser le grand public autour de cas concrets de violation de droits fondamentaux.
L'objectif est de collecter un maximum de signatures sur des pétitions et de réaliser des actions de soutien, afin de faire pression sur les gouvernements et dénoncer des situations de répression inadmissibles. Comme l'explique Amnesty, « l'action est la meilleure forme de défense. En portant les pétitions haut et fort, nous changeons concrètement leur histoire ». Et cela fonctionne : en 20 ans, la campagne a permis de libérer plus d'une centaine de prisonniers politiques ou d'améliorer la condition de militants persécutés.
Cette année, Amnesty France défendra 10 cas emblématiques de par le monde à partir du 1erdécembre. On y trouve Thulani Maseko, avocat assassiné en janvier 2023 en Eswatini pour avoir critiqué le régime en place et réclamé des réformes démocratiques. Personne n'a encore été traduit en justice pour ce crime.
Autre exemple : la nation autochtone Wet'suwet'en au Canada, dont 20 défenseurs de l'environnement sont poursuivis par la justice pour s'être opposés à un projet de gazoduc sur leurs terres ancestrales. Ils risquent la prison ferme.
Citons également Chaima Aissi, militante tunisienne et députée du Front de Salut National, un parti d'opposition. Arrêtée le 22 février 2023, elle fait l'objet d'une enquête pour « complot » présumé et est poursuivie par le tribunal militaire pour des propos politiques tenus à la radio. Elle risque des dizaines d'années de prison.
L'année dernière, la campagne avait rassemblé près de 95 000 participants en France, générant 640 000 actions. L'objectif cette année est de dépasser ce score.
Les pétitions seront disponibles en ligne dès le 1er décembre et des stands de mobilisation seront déployés dans plusieurs villes. Amnesty fournira aussi des outils pour alerter directement les autorités via des lettres type ou des appels téléphoniques ciblés.
La Rédaction