Cinq ans de prison confirmés pour l’écrivain Boualem Sansal
- cfda47
- 1 juil.
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La Cour d'appel d'Alger a confirmé ce 1er juillet la condamnation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme et 500 000 dinars d'amende. Cette décision rejette les réquisitions du procureur général qui réclamait dix ans de prison ferme et un million de dinars d'amende contre l'auteur de 75 ans, détenu depuis novembre 2024.
L'affaire trouve sa génèse dans des propos tenus en octobre 2024 au média français Frontières. L'écrivain y affirmait que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant au Maroc. Ces déclarations ont conduit les autorités algériennes à l'inculper pour “atteinte à l'unité nationale”, “outrage à corps constitué”, “pratiques de nature à nuire à l'économie nationale” et “détention de vidéos et publications menaçant la sécurité du pays”.
Le procureur général avait, lors du procès qui s’est tenu mardi dernier, développé une argumentation sévère contre l'accusé, lui reprochant de n'avoir “jamais été reconnaissant envers son pays” malgré le fait d'y être né, d'avoir grandi, étudié, travaillé et été soigné en Algérie.
Face à ces accusations, Sansal a maintenu sa ligne de défense en assurant lui-même sa représentation. “Je n'ai rien à dire. Je suis un homme libre. Je parle à tout le monde, et je parle en France, pas en Algérie. Je suis français et toutes mes déclarations ont été faites en France”, avait-il déclaré lors de sa première comparution.
L'écrivain avait précisé sa position sur les frontières : “J'ai simplement dit que les frontières actuelles ont été tracées par les Français, qu'elles sont héritées de la colonisation. Et j'ai rappelé que l'Union africaine a confirmé l'intangibilité de ces frontières après les indépendances.” Interrogé sur ses convictions, il avait répondu : “Oui, j'en suis convaincu. Mais on peut aussi changer d'avis dans la vie.”
Pour rappel, l'arrestation de Sansal à son arrivée à Alger le 16 novembre a amplifié les tensions diplomatiques entre l'Algérie et la France. Les autorités françaises multiplient les appels à sa libération, particulièrement en raison de son cancer de la prostate qui suscite l'inquiétude de Paris.
Toutes les demandes françaises sont restées sans réponse des autorités algériennes. Cette affaire s'ajoute aux multiples points de friction entre les deux pays, dans un climat de gel complet des coopérations bilatérales.
Sophie K.
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