Un nouveau rapport de la coalition Don’t Buy Into Occupation (DBIO), montre que 776 institutions financières européennes ont eu des relations financières avec 51 entreprises activement impliquées dans les colonies israéliennes entre janvier 2020 et août 2023.
Le rapport révèle que 164,2 milliards de dollars ont été fournis sous forme de prêts et de souscription au cours de cette période. Les investisseurs européens ont également détenu 144,7 milliards de dollars en actions et obligations de ces 51 entreprises. Elles sont toutes impliquées dans des activités qui soulèvent des préoccupations en matière de droits humains, telles que la construction de colonies, la fourniture de services, la démolition de maisons et la surveillance, certaines d’entre elles figurant dans la base de données des Nations unies sur les entreprises liées aux colonies israéliennes.
Dr. Susan Power, Responsable de recherche juridique et plaidoyer pour Al-Haq, l’organisation membre palestinienne de la FIDH, déclare : « Le fait que les entreprises et les institutions financières ne soient pas tenues pour responsables de leur complicité dans des crimes internationaux, notamment ceux liés aux colonies, alimente la poursuite et la détérioration de la situation sur le terrain, renforçant l’occupation illégale, l’annexion et la colonisation de la Palestine par Israël. »
À eux seuls, les dix premiers créanciers ont fourni 116,55 milliards de dollars aux entreprises impliquées. Les principaux fournisseurs de prêts et de garanties sont BNP Paribas (22,19 milliards de dollars), HSBC (14,21 milliards), Deutsche Bank (13,23 milliards), Société Générale (12,4 milliards), KfW (11,29 milliards), Barclays (10,63 milliards), Crédit Agricole (10,29 milliards), Santander (8,61 milliards), ING Group (7,05 milliards) et UniCredit (6,66 milliards).
« Les institutions financières européennes ont une grande responsabilité dans les graves violations qui ont lieu dans les Territoires occupés », déclare Antoine Madelin, Directeur du plaidoyer de la FIDH. « Tous ces acteurs ont l’obligation de s’assurer que leurs activités ne contribuent pas à la perpétuation et à l’expansion des colonies qui sont illégales au regard du droit international humanitaire et de plusieurs résolutions de l’ONU. »
Bien que les données du rapport fassent référence aux investissements totaux dans des entreprises ayant des activités dans les colonies illégales des Territoires palestiniens, l’investissement dans une entreprise lie l’investisseur à toutes les activités et à tous les impacts négatifs de celle-là.
Entre autres recommandations, le rapport appelle les institutions financières à mettre en place des politiques d’investissement dont « l’implication dans les colonies dans les territoires occupés » est un critère d’exclusion.
La rédaction/FIDH