Le Conseil de sécurité, après avoir différé le vote de deux jours pour des ultimes négociations, a adopté hier une résolution, formulée par ses dix membres non permanents, qui réclame un cessez-le-feu immédiat durant le mois de ramadan.
La résolution 2728 (2024) demande un cessez-le-feu immédiat durant le ramadan qui mène à un cessez-le feu durable, la libération sans condition de tous les otages, et un accès humanitaire pour les besoins essentiels, tout en soulignant l’importance de renforcer l’aide et la protection des civils à Gaza.
Ce dixième texte soumis au vote depuis le début des hostilités entre Israël et le Hamas il y a six mois, a été approuvé par 14 votes favorables, aucun contre et une abstention des États-Unis. L’approbation a reçu un accueil marqué par des applaudissements dans la salle du Conseil.
La Russie a exprimé des réserves sur la suppression du terme « permanent » dans la résolution finale concernant le cessez-le-feu post-ramadan, craignant que cela n’ouvre la voie à des interprétations qui permettraient la continuation des opérations militaires israéliennes. En réponse, elle a suggéré un amendement pour réintégrer l’adjectif supprimé.
Les États-Unis ont exprimé leur regret que certaines de leurs suggestions de révision, notamment celle incluant une condamnation du Hamas, n’aient pas été intégrées. De plus, la déléguée américaine a pressé la communauté internationale de pousser le Hamas à accepter l’accord proposé, résultant des négociations menées par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar.,
Par ailleurs, le gouvernement israélien considère l’abstention des États-Unis comme un obstacle aux opérations militaires et à la libération des otages à Gaza, marquant un changement significatif par rapport à leur position habituelle au Conseil de sécurité depuis le début du conflit le 7 octobre.
En conséquence, le premier ministre israelien a suspendu le départ d’une délégation pour Washington.
M. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain a souligné que l’abstention des États-Unis ne signifiait pas un changement de leur politique générale. Il a justifié l’abstention américaine par l’absence de points clés dans le texte, notamment la condamnation du Hamas.
L’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a indiqué que le début d’un cessez-le-feu serait conditionné par la libération d’un premier otage.
Benyamin Nétanyahou a déclaré après cette adoption qu’il n'arrêtera pas la guerre tant que tous les otages n’ont pas été libérés.
Bien que cette résolution ne soit pas contraignante pour Israël, qui a historiquement refusé de se conformer à une cinquantaine de décisions de l’ONU, elle représente néanmoins un triomphe moral et politique significatif pour la Palestine et pour les défenseurs de la paix à l’échelle mondiale.
Yacine M
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