L'arrestation nocturne et l'expulsion de Quentin Müller et Thérèse Di Campo soulèvent l'inquiétude des défenseurs des droits humains.
L'expulsion manu militari de deux journalistes français de leur hôtel casablancais dans la nuit du 19 septembre a provoqué une vive émotion. Appréhendés vers 3h du matin par une dizaine d'hommes en civil, Quentin Müller et Thérèse Di Campo ont été contraints de quitter le territoire marocain sans explication.
Dans un tweet rageur, le rédacteur en chef adjoint au service Marianne le Mag a fustigé une « arrestation politique » liée à leurs enquêtes sur « la violence économique, sociale et libertaire du régime marocain ». Il a dénoncé « l'atmosphère répressive » régnant dans le royaume, où règnent les services de sécurité et « le pouvoir absolu du roi ».
S'il n'a dû sa libération qu'à son passeport français, Quentin Muller a tenu à rappeler que de « nombreux journalistes marocains courageux croupissent en prison ». Leurs confrères dénoncent des arrestations arbitraires et des accusations forgées de toutes pièces pour museler les voix dissidentes.
Cet incident pose de sérieuses questions sur l'état des libertés au Maroc, s'alarment les défenseurs des droits humains. Malgré des progrès, la marge de manœuvre des journalistes, locaux ou étrangers, demeure étroite pour enquêter librement sur certains sujets sensibles.
Reste à savoir si les autorités marocaines daigneront fournir une explication à cette expulsion expéditive qui, pour nombreux observateurs, sonne comme un inquiétant rappel à l'ordre.
Sophie K.
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