Ce samedi 7 octobre 2023 a marqué un événement significatif : le cinquantième anniversaire de la Guerre de Kippour de 1973, qui opposa les forces arabes à Israël. Cette journée est également, le jour qui a conduit hier, les Palestiniens à reprendre les armes en portant le combat sur le sol israélien, le journaliste Saïd Boudour, animateur du café littéraire organisé par le CPMDH-Oran, ne peut contenir son émotion.
Avant de présenter l’auteur Aziz Mouats, il évoque avec passion et gravité cette question brûlante qui concerne tout un peuple.
Aziz Mouats, un agronome de renom, un journaliste éloquent, un passionné d’Histoire sans pareil. L’Histoire, il ne l’a pas cherchée, mais elle est venue à lui à chaque instant, comme une muse insaisissable. En tant que scientifique, son esprit curieux le guide à travers les récits du passé, tout comme il arpente les ares et les terres sacrées où le sang des martyrs a coulé. Chaque pas qu’il fait est une ode à ceux qui sont tombés, chaque mot qu’il écrit est un hommage à leur sacrifice.
Et, c’est ainsi qu’il a consacré plusieurs œuvres à cette discipline mais cette fois-ci ci, il a pris histoire en passant, en lisant le roman d’Assia Djebar sur Zoulikha Oudaï, la femme qui défia l’armée française dans le Dahra oriental, elle mena la résistance avec les hommes de Cherchell, Beni Nasser et Damous.
Son livre présenté en la circonstance "LES TOTEMS DE Y’OUDAÏÈNE" est un récit de mémoire, qui raconte la guerre de Libération Nationale.
C’est un hommage à la gloire, de ceux qui ont combattu pour la nation. C’est une histoire vraie et belle, qu’il veut partager avec nous.
C’est l’histoire de Zoulikha, la femme du maquis qui met en lumières une femme hors du commun, qui était fille de la terre, épouse d’un marchand. Elle brillait dans la ville par son élégance et son rang, mais le FLN lui confia une mission sans pareil "diriger un réseau de résistance", au péril de son soleil.
Quand son mari tomba au combat, elle ne baissa pas les bras. Elle continua la lutte, malgré les coups du sort. Et quand son réseau fut détruit, elle prit le chemin du maquis. Elle fut la seule femme à porter ce rôle si fort. Prise par l’ennemi, en octobre cinquante-sept. Elle fut liée à un blindé, et montrée à la foule muette. Elle leur parla de liberté, de courage et de fierté. Elle fut tuée le vingt-cinq, à Sidi Semiane.
Son corps fut jeté sans honneur, dans un coin du Dahra lointain. Des habitants l’ont enterrée, dans une fosse sans lendemain. Son corps fut déplacé trois fois, de Boukerdane à Menaceur. Elle n’eut pas de sépulture, mais elle resta dans les mémoires.
Elle fut Lalla Zoulikha, la femme de la révolution armée. Elle fut l’une des héroïnes, de la lutte pour le pays. D’autres ont partagé son sort, et leur nom est gravé dans l’histoire.
C’est aussi grâce à Aziz Mouats, que le site du Dahra à Ouled Riah a pu garder la mémoire, des enfumades coloniales et qui a révélé au grand public, le crime et le drame. Ainsi, il a préservé le lieu sacré, où reposent les âmes.
"LES TOTEMS DE Y’OUDAÏÈNE" sont l’histoire d’une femme, qui a donné sa vie pour la cause. C’est l’histoire d’un homme, qui a suivi ses pas et sa trace. C’est l’histoire d’un peuple, qui n’a jamais cessé de se battre. C’est l’histoire de l’Algérie, qui a écrit son destin avec sa plume et son sang.
Yacine M
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