Crise Algérie-France: quand la cybersécurité devient un enjeu géopolitique
- cfda47
- 22 mai
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Les relations entre l’Algérie et la France se sont tendues ces derniers mois, notamment sur les enjeux de sécurité et d’ingérences étrangères. Face aux menaces croissantes de cyberattaques et d’espionnage, l’Algérie a renforcé ses dispositifs de surveillance numérique dans un contexte de crise diplomatique persistante. Cette crise s’est traduite par des expulsions mutuelles de diplomates et des restrictions sur les visas, affectant les titulaires de passeports diplomatiques. Depuis mai 2025, les tensions se sont accentuées, donnant lieu à des mesures de rétorsion des deux côtés.
Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France ont récemment pris une nouvelle dimension, affectant plusieurs domaines, y compris la cybersécurité. Depuis avril 2025, les deux pays ont procédé à des expulsions mutuelles de fonctionnaires, aggravant la crise.
Entre surveillance et ingérence : les défis sécuritaires de l’Algérie
Les tensions entre l’Algérie et la France ont récemment soulevé des préoccupations en matière de cybersécurité et d’ingérences étrangères. Plusieurs éléments alimentent cette inquiétude.
Des experts en cybersécurité ont mis en garde contre des pratiques de géolocalisation et de surveillance numérique qui pourraient être utilisées pour cibler des figures politiques ou diplomatiques. L’expulsion mutuelle de diplomates et les restrictions sur les visas ont exacerbé les tensions, poussant l’Algérie à renforcer ses dispositifs de sécurité numérique.
L’Algérie a intensifié ses mesures de cybersécurité pour contrer d’éventuelles ingérences étrangères et cyberattaques. Certains observateurs estiment que la France pourrait exercer une pression indirecte sur l’Algérie en ciblant la communauté algérienne en France, ce qui alimente les soupçons d’ingérence.
L’Algérie et la cybersécurité : vers une souveraineté numérique renforcée
La cybersécurité en Algérie repose sur plusieurs axes stratégiques pour protéger les infrastructures numériques et les données sensibles. Le pays a mis en place un plan stratégique national de cybersécurité, présenté récemment à l’Expo Osaka Kansai 2025, visant à renforcer la protection des systèmes informatiques.
Une École nationale supérieure de cybersécurité a été créée pour former des spécialistes capables de répondre aux menaces numériques.
Face aux tensions régionales, notamment avec le Maroc, des groupes de hackers s’affrontent dans une cyberguerre, illustrant l’importance de la sécurisation des réseaux. L’Algérie travaille avec des partenaires étrangers pour améliorer ses capacités de défense numérique et lutter contre les ingérences.
L’Algérie a mis en place un cadre juridique pour protéger les données personnelles, notamment avec la Loi 18-07, adoptée en 2018, qui encadre la collecte et le traitement des informations sensibles. Cette loi impose des obligations aux entreprises et aux institutions publiques pour garantir la confidentialité des données des citoyens.
En 2022, l’Algérie a également créé l’Autorité nationale de la protection des données personnelles (ANPDP), chargée de veiller à l’application de cette réglementation. Cependant, la mise en œuvre effective de ces mesures reste un défi, notamment face aux risques de cyberattaques et aux enjeux de cybersécurité.
L’ombre de l’espionnage numérique : l’Algérie face aux nouveaux défis sécuritaires
Les cyberattaques représentent une menace croissante avec des conséquences graves pour les individus, les entreprises et les gouvernements. Les hackers peuvent accéder à des informations personnelles, bancaires ou stratégiques, entraînant des pertes financières et des atteintes à la vie privée.
Ces attaques bloquent l’accès aux systèmes informatiques et exigent une rançon pour restaurer les données. Des cyberattaques ciblées peuvent compromettre des secrets commerciaux ou des informations gouvernementales.
Les attaques par déni de service (DDoS) peuvent rendre indisponibles des sites web, des services bancaires ou des réseaux électriques. Une entreprise victime d’une cyberattaque peut perdre la confiance de ses clients et partenaires, affectant son activité à long terme.
L’Algérie, consciente de ces risques, a intensifié ses efforts pour protéger ses infrastructures numériques et ses données sensibles.
Cybersécurité et droits humains : l’Algérie face aux dérives du numérique
L’Algérie a renforcé ses capacités en cybersécurité, notamment pour protéger ses infrastructures numériques et lutter contre les cyberattaques. Cependant, certaines organisations de défense des droits humains ont exprimé des préoccupations quant à l’utilisation de ces technologies à des fins de surveillance et de répression politique.
Selon un rapport de Human Rights Watch, les autorités algériennes ont durci la législation pénale et utilisent des lois répressives, notamment des dispositions antiterroristes, contre les voix dissidentes. De plus, des cas de surveillance numérique et de restrictions sur la liberté d’expression ont été signalés dans plusieurs rapports sur la situation des droits humains en Algérie.
Par ailleurs, la France a récemment refusé d’extrader un opposant kabyle réclamé par l’Algérie, ce qui alimente les débats sur la manière dont le gouvernement algérien traite ses opposants politique.
La rédaction
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