Ce défenseur de longue date des droits humains estime que l'ONU a failli dans sa mission, incapable d'empêcher un nouveau génocide, comme au Rwanda ou en Bosnie. « Nous échouons à nouveau », écrit-il, alors que le dernier bilan à Gaza fait état de 10 000 morts civils.
La démission de Craig Mokhiber, directeur du bureau New-Yorkais du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, fait grand bruit. Dans une lettre adressée fin octobre à Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l'homme, ce diplomate chevronné a claqué la porte pour dénoncer les bombardements israéliens sur Gaza, qu'il qualifie de «génocide».
Relayée sur les réseaux sociaux, la missive pointe du doigt la «complicité» des gouvernements occidentaux, qui couvriraient les «atrocités » d'Israël. M. Mokhiber y déplore «le massacre à grande échelle des Palestiniens », dans la lignée d'une «idéologie ethno-nationaliste coloniale».
Ce défenseur de longue date des droits humains estime que l'ONU a failli dans sa mission, incapable d'empêcher un nouveau génocide, comme au Rwanda ou en Bosnie. «Nous échouons à nouveau », écrit-il, alors que le dernier bilan à Gaza fait état de 10 000 morts civils.
Avocat ayant vécu dans la bande de Gaza dans les années 1990, M. Mokhiber était réputé proche de la cause palestinienne. Sa démission vient illustrer les profondes divisions de la communauté internationale sur le conflit israélo-palestinien.
Si l'ONU a pris ses distances avec cette lettre, la qualifiant «d'opinions personnelles», elle n'en constitue pas moins un coup de tonnerre. En sacrifiant sa carrière, ce haut-fonctionnaire entend pointer l'inaction coupable de la communauté internationale face aux souffrances du peuple palestinien. Une démission qui pourrait faire date dans l'histoire du conflit israélo-palestinien.
Sophie K.