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Didine Kalach face à la justice : quand le rap algérien devient un crime

  • cfda47
  • 26 juin
  • 2 min de lecture

Le rappeur algérien Didine Kalach, de son vrai nom Yacine Kheireddine, a comparu devant le tribunal correctionnel de Chéraga le mardi 24 juin 2025. Il est poursuivi pour outrage à corps constitué à la suite de la sortie de son titre "Spider", jugé provocateur envers les forces de l’ordre, en particulier la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI).


Le 24 juin 2025, le rappeur Didine Kalach a comparu devant le tribunal correctionnel de Chéraga, accusé d’outrage à corps constitué pour sa chanson Spider. Ce procès, au-delà de la simple affaire judiciaire, met en lumière les tensions persistantes entre liberté d’expression artistique et cadres institutionnels rigides en Algérie.


Une chanson sous haute tension

Dans "Spider", le rappeur exprime des critiques virulentes à travers un style direct, ce qui a conduit les autorités à l’accuser d’atteinte à l’image des institutions sécuritaires. L’artiste se défend en expliquant que sa chanson est une réponse artistique à des provocations venues d’artistes marocains, et non une attaque ciblée contre la police algérienne.


Un procès aux allures de symbole

Le ministère public a requis une amende de 500 000 dinars algériens contre Didine Kalach, tandis que le verdict a été reporté. Cette affaire ravive un débat plus large sur la liberté d’expression artistique en Algérie, dans un climat où de nombreux artistes, journalistes et activistes se disent sous pression constante.


L’opinion publique divisée

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées : certains défendent la liberté créative de l’artiste, tandis que d’autres estiment que la provocation a ses limites, surtout lorsqu’elle vise des institutions publiques.


Le rap algérien : une culture née dans la douleur

Le rap algérien a émergé à la fin des années 1980, dans un contexte de crise sociale et politique. Il s’est imposé comme un exutoire pour une jeunesse en quête de voix et de visibilité. Des groupes comme MBS, Intik ou T.O.X ont été les pionniers d’un mouvement profondément engagé, souvent marginalisé par les médias et les autorités.


Ce rap est multilingue — arabe, kabyle, français — et puise dans les réalités du quotidien : chômage, répression, rêves d’exil. Il est aussi influencé par le raï, autre musique de résistance née à Oran, qui a longtemps porté les douleurs de la société algérienne.


Liberté d’expression sous pression

L’affaire Didine Kalach n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une série de poursuites contre des artistes, journalistes et militants. Le rap, en tant que miroir de la société, dérange lorsqu’il reflète trop fidèlement les fractures du pays. Pourtant, c’est précisément cette capacité à dire l’indicible qui fait du rap algérien un acte de résistance culturelle.


Yacine M

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