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Diplomatie: L’Algérie et les Emirats au bord de la rupture

  • cfda47
  • 29 mai
  • 2 min de lecture

Jamais les relations entre l’Algérie et les Emirats arabes Unis n’ont été aussi mauvaises. Chaque jour qui passe est un pas de plus vers l’éventualité d’une rupture des relations entre les deux pays membres de la Ligue arabe et les signes ne manquent pas. Ces derniers jours, des médias algériens ont révélé, de manière coordonnée, que les autorités du pays sont en colère contre l’ambassadeur émirati à Alger Yousef Saïf Khamis Subaa Al-Ali qu’elles ont accusé de « jouer avec le feu ». La raison ? Le diplomate, un ancien militaire selon cette source citée par les médias algériens, se seraient rendus avec une délégation de son pays dans des pays du Sahel, et plus particulièrement au Mali et au Burkina-Faso, deux pays en froid avec l’Algérie.


Algérie-Émirats: une rupture diplomatique inévitable ?

Cette dernière salve des autorités algériennes, qui utilisent les médias pour charger les Emirats Arabes Unis, est le dernier d’un long feuilleton de relations exécrables entre les deux pays. Le désamour a commencé depuis plusieurs années lorsque l’Algérie commençait à reprocher à Abou-Dhabi des comportements hostiles à ses intérêts.


Puis, en 2023, la chaîne de télévision Ennahar Tv a diffusé pendant quelques minutes un flash indiquant que l’ambassadeur des Emirats étaient persona non grata. Il devait donc quitter le pays. Mais étrangement, le ministère des Affaires Etrangères a commis un communiqué pour démentir l’information et réitérer « la fraternité » qui régnait entre les deux pays et Etats. Dans le sillage de cette « révélation », le ministre de la Communication de l’époque, Mohamed Bouslimani, a été limogé.


Sauf que malgré cette mise au point des services de Ahmed Attaf, le terrain a présenté un tout autre tableau. L’Algérie a commencé depuis quelques mois à faire la chasse aux intérêts émiratis chez elle. Si la gestion de deux sociétés de tabacs et le management du port d’Alger sont toujours entre les mains de sociétés du pays de Mohamed Ben-Zayd parce qu’Alger redoute un arbitrage international défavorable en cas de nationalisation unilatérale de ces entités, aucun autre contrat entre les entreprises des deux pays n’a été signé depuis.


La réélection de Abdelmadjid Tebboune en septembre 2024 a donné la possibilité au chef d’Etat émirati d’appeler son homologue algérien. Mais le répit n’a été que de courte durée. Le président algérien a mis en garde publiquement Abou-Dhabi contre une ingérence dans ses affaires internes. Pire, il accuse ce pays du Golfe d’être derrière les malheurs de plusieurs peuples, plus particulièrement au Mali, en Libye et au Soudan où cet allié d’Israël soutient les forces de l’intervention rapide de Hamidti qui s’opposent à l’armée régulière. Puis, début mai 2025, l’intervention de l’historien algérien Mohamd-Lamine Belghit sur la chaine SkyNews arabic où il a notamment nié l’existence de l’identité amazighe, n’a pas été du goût des autorités algériennes qui ont chargé la télévision d’Etat de diffuser un commentaire particulièrement hostile contre ce pays « artificiel ». Abou-Dhabi a toujours préféré éviter de répondre.


Tous ces éléments, additionnés à d’autres évènements, sont le signe que les relations entre Alger et Abou-Dhabi sont au bord de la rupture. Il reste juste à savoir qui fera le premier pas.


E. Wakli

 


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