
Ce jeudi 23 novembre 2023, une grève générale paralyse la ville de Larbaâ Nath Irathen en signe de solidarité avec les familles des condamnés à mort dans l’affaire du lynchage de Djamel Bensmaïl. Un drame qui hante encore les esprits dans cette localité meurtrie.

Il y a un an presque jour pour jour, le 25 novembre 2022, 90 accusés comparaissaient devant la cour criminelle de Dar El Beïda à Alger, jugés pour le meurtre sauvage de ce jeune militant de 36 ans, brûlé vif par une foule enragée le 11 août 2021. À l’issue d’un procès expéditif de 10 jours, 49 accusés avaient été condamnés à la peine capitale, 14 à 10 ans de réclusion et les autres à des peines de 2 à 5 ans de prison. 17 avaient été acquittés.
Le 23 octobre dernier, le délibéré en appel est tombé après une semaine d’audiences : 27 acquittements, 15 condamnations à 3 ans ferme, 6 à 5 ans, 1 à 10 ans, 6 à 20 ans et 38 peines de mort confirmées.
Si ce verdict maintient des sanctions lourdes, il réduit aussi de manière significative le nombre de condamnations capitales dans cette affaire ultra-sensible, dénoncée par les défenseurs des droits humains pour la rapidité de la procédure et l'absence de garanties pour les accusés.
Une certaine clémence semble avoir prévalu, même si l’ampleur des peines témoigne de la volonté des autorités judiciaires de punir sévèrement ce crime abominable.
Pour rappel, le 11 août 2021, Djamel Bensmaïl, militant du mouvement populaire originaire de Meliana dans la wilaya de Aïn Defla, avait été sauvagement lynché puis brûlé vif en plein centre-ville de Larbaâ Nath Irathen par une foule en furie.
Arrêté peu avant par la police qui l’accusait à tort de pyromanie suite aux incendies survenus dans les forêts voisines de Tizi Ouzou, le jeune artiste avait été pris à partie avec une violence inouïe par des citoyens trompés par de fausses rumeurs. Une tragédie dont Larbaâ Nath Irathen peine à se remettre, deux ans après les faits.
Sophie K.
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