
Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a appelé les dirigeants africains à s'unir pour obtenir des réparations pour l'esclavage transatlantique et les conséquences de l'ère coloniale.
Lors d'une conférence tenue à Accra le 14 novembre 2023, M. Akufo-Addo a demandé des excuses officielles des nations impliquées dans la traite des esclaves, soulignant que l'argent ne peut pas compenser les dommages causés, mais que cette question ne peut plus être ignorée par le monde.
Le Ghana, qui se distingue par sa remarquable stabilité politique et démocratique parmi les nations africaines, confère une crédibilité à l’appel de son président Nana Akufo-Addo.
Celui-ci, élu avec un score honorable de 53,83 % en 2016, termine actuellement son second et ultime mandat.
On se souvient qu’après la Seconde Guerre mondiale, les juifs, martyrisés par le génocide nazi, ont bénéficié de réparations financières et morales de la part des pays européens. En revanche, les Africains, qui ont subi l’esclavage et le colonialisme, restent méprisés par les Occidentaux, qui continuent de s’accaparer leurs ressources avec la connivence des dictatures locales.
Cependant, le premier indice mondial de l’esclavage, publié par la fondation australienne Walk Free, révèle qu’il y a 29,8 millions d’esclaves dans 162 pays.
La Mauritanie est le pays le plus touché, avec 4 % de sa population réduite en esclavage, soit 150 000 personnes.
L’esclavage y est une pratique ancestrale qui se transmet de génération en génération.
Le Top 10 des pays africains qui ont l’indice d’esclavage le plus élevé en Afrique :
1. Mauritanie, 1er mondial,
2. Bénin, 7e,
3. Côte d’Ivoire, 8e,
4. Gambie, 9e,
5. Gabon, 10e,
6. Sénégal, 11e,
7. Éthiopie, 12e,
8. Sierra Leone, 13e,
9., Togo, 14e,
10. Cap-Vert, 15e.
Esclavagisme actuellement, quid de l’Algérie ?
Des milliers de témoignages rapportent des faits et des histoires sur de nombreux cas d’esclavagisme constatés en Algérie dans le grand Sud particulièrement dans la région d’Adrar où les autorités religieuses règnent en maitres fermant l’œil sur ces pratiques et parfois les sacrent même avec la bénédiction des hautes autorités politiques.
Rappelons-nous, l’épisode de la Zaouia d’Adrar quand Bouteflika a ordonné Tebboune, alors, ministre de l’habitat, de rompre devant le cheikh de la confrérie afin d’obtenir la grâce pour être le futur président !
Et, pourtant, lors de la Conférence internationale organisée sous le thème « Construire un front uni pour relancer la question de justice et octroyer des indemnisations aux Africains », M. Laid Rebiga, ministre des Moudjahidine et des ayants-droits, a exprimé son soutien à la démarche visant à demander des indemnisations intégrales pour les crimes coloniaux perpétrés en Afrique. Il a également souligné l’importance d’œuvrer pour mettre fin à la politique de négation et d’impunité. Il est intéressant de noter que l’Algérie a toujours été un fervent défenseur de cette cause.
Les voix des leaders africains doivent se faire entendre et exiger des compensations pour les atrocités de la traite négrière et de la colonisation.
Le monde doit assumer et réparer ces torts historiques infligés au continent africain. Mais il faut aussi que l’Afrique se libère de l’esclavage qui persiste encore sur son sol.
Yacine M
Commentaires