Fiabilité des classements financiers en Algérie : un débat toujours ouvert

L’Algérie connaît actuellement une croissance économique significative, portée par des entreprises influentes dans divers secteurs clés. C'est du moins ce qu'affirme le classement des entreprises les plus puissantes en Algérie en 2025 qui a été publié le 8 juin 2025. Ce classement met en lumière les acteurs majeurs de l’économie algérienne, notamment Sonatrach, Naftal, Sonelgaz, Cevital, Cosider, Mobilis, Djezzy et Ooredoo. Des classements similaires ont été établis les années précédentes, mettant en avant les acteurs majeurs de l’économie nationale. Cependant, l’édition 2025 semble particulièrement marquer les esprits en raison du boom économique que connaît le pays et de l’évolution des secteurs stratégiques.

Parmi les huit sociétés les plus puissantes du pays en 2025 figurent Sonatrach, leader énergétique avec une valorisation impressionnante de 77,3 milliards de dollars, suivi de Naftal et Sonelgaz, qui dominent respectivement la distribution de carburants et la gestion de l’électricité. Cevital, premier groupe privé, se distingue dans l’agroalimentaire et l’électroménager, tandis que Cosider joue un rôle majeur dans les infrastructures.

Les télécommunications, quant à elles, occupent une place prépondérante avec Mobilis, Djezzy et Ooredoo, qui se positionnent parmi les acteurs incontournables du marché. Ce classement illustre non seulement la domination du secteur énergétique, mais également la montée en puissance des télécoms et de l’industrie, témoignant du dynamisme de l’économie algérienne.

Transparence économique en Algérie : quelles garanties ?

Depuis plusieurs années, les classements économiques en Algérie mettent en avant les entreprises les plus influentes du pays. Les géants du secteur énergétique, notamment Sonatrach, Naftal et Sonelgaz, occupent généralement les premières places, reflétant l'importance stratégique de l'industrie pétrolière et gazière dans l'économie nationale. Toutefois, l'édition 2025 marque une évolution notable avec la montée en puissance des télécommunications, illustrée par Mobilis, Djezzy et Ooredoo, qui s’imposent désormais parmi les acteurs économiques majeurs. Cette transformation témoigne d’une diversification progressive du marché, où l'innovation technologique et l’expansion du secteur privé prennent une place plus significative. L’impact de cette dynamique dépasse le simple classement des entreprises, influençant les perspectives économiques du pays et ouvrant la voie à une restructuration des priorités industrielles en Algérie.

Classements des grandes entreprises : entre réalité et perception

Le classement des entreprises les plus puissantes en Algérie en 2025 a été publié par Algérie360 et d'autres médias économiques comme ObservAlgérie. Ces classements sont généralement basés sur des données financières, notamment la valorisation des entreprises, leur impact économique et leur rôle stratégique dans le pays. Il met en lumière les acteurs majeurs de l’économie nationale, notamment Sonatrach, Naftal, Sonelgaz, Cevital, Cosider, Mobilis, Djezzy et Ooredoo.

Toutefois, sa fiabilité dépend des sources et des critères d’évaluation employés. Alors que certains experts considèrent qu’il offre une représentation fidèle de la situation économique du pays, d’autres pointent un manque de transparence dans la méthodologie utilisée pour établir ce classement.

Le manque de transparence dans la méthodologie utilisée pour établir certains classements économiques en Algérie est une préoccupation récurrente. Une enquête menée par Oxford Business Group (OBG), en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et le Forum des chefs d’entreprises (FCE), a révélé que 50 % des chefs d’entreprises considèrent l’environnement économique du pays insuffisamment transparent. Par ailleurs, l’Indice de perception de la corruption 2024, publié par Transparency International, classe l’Algérie parmi les pays où la corruption reste une problématique majeure, avec un score de 34 sur 100. Cette situation affecte la fiabilité des évaluations financières et limite la crédibilité des classements économiques réalisés.

En conclusion, le manque de transparence dans les méthodologies utilisées pour établir certains classements économiques en Algérie soulève des interrogations quant à leur fiabilité.

Les préoccupations exprimées par les chefs d’entreprises et les indicateurs internationaux, tels que l’Indice de perception de la corruption, renforcent ces inquiétudes. Cette situation limite la crédibilité des évaluations financières et souligne la nécessité d’une plus grande clarté dans la présentation des données économiques.

Nadia B