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Fronde diplomatique contre le soutien d'Emmanuel Macron à Israël

Cette fronde emblématique des ambassadeurs, sous une forme certes mesurée, traduit un agacement croissant au Quai d'Orsay face à la mainmise de l'Élysée sur les orientations diplomatiques.


La position pro-israélienne affichée par Emmanuel Macron depuis le début de la récente flambée de violences entre Israël et le Hamas suscite la controverse au sein même du corps diplomatique français. Selon les informations du Figaro, une dizaine d'ambassadeurs de France au Moyen-Orient et au Maghreb ont adressé une note interne au ministère des Affaires étrangères pour exprimer leur malaise face à ce qui est perçu comme un alignement inconditionnel du président sur les positions israéliennes.


Cette initiative, jugée «inédite» par le journal, traduit un profond malaise au sein de la diplomatie française. Les ambassadeurs signataires estiment que la réputation de la France est entachée dans le monde arabo-musulman par ce positionnement déséquilibré qui rompt avec la tradition d'équilibre dans le traitement de ce conflit. Ils soulignent que la France est désormais perçue avec défiance, voire accusée de «complicité»  dans les bombardements meurtriers sur Gaza qui ont fait des milliers de victimes civiles.


L'Élysée, en première ligne sur ce dossier brûlant, est pointé du doigt pour imposer une lecture favorable à Israël, au détriment du travail de fond mené par les diplomates de terrain. Le soutien rapide d'Emmanuel Macron à «la légitime défense» d'Israël au début des hostilités, puis sa proposition controversée de mobiliser une coalition militaire contre le Hamas, ont choqué dans le monde arabe. Même son récent appel à un cessez-le-feu ne suffit pas à dissiper le soupçon de parti pris en faveur de l'État hébreu.


Cette fronde emblématique des ambassadeurs, sous une forme certes mesurée, traduit un agacement croissant au Quai d'Orsay face à la mainmise de l'Élysée sur les orientations diplomatiques. Elle pose la question de l'autonomie des diplomates pour porter une parole libre et équilibrée sur les enjeux du Moyen-Orient, conformément à la tradition française.


Au-delà des bisbilles politiques, cette polémique révèle surtout la difficulté de la France à conserver sa stature d'interlocuteur crédible entre Israéliens et Palestiniens. Un rôle indispensable pour espérer contribuer à ramener un jour la paix dans cette région déchirée.


Sophie K. 

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