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Gérald Darmanin s’en prend à la « Ligue des droits de l’Homme », et cette dernière réplique


Auditionné le 5 avril par les commissions des lois à l'Assemblée et au Sénat, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin a menacé de remettre en question les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l'homme (LDH).



La menace est à peine voilée. En réponse à une question d'un sénateur, le ministre de l'Intérieur a estimé que la subvention publique accordée à la Ligue des droits de l'homme « mérite d'être regardée », une association très critique des moyens employés par les gendarmes contre les manifestants.


« Je ne connais pas la subvention donnée par l'Etat à la Ligue des droits de l'homme. Mais ça mérite d'être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées », a déclaré le ministre de l'Intérieur.


Gérald Darmanin répondait à une question de François Bonhomme, sénateur Les Républicains du Tarn-et-Garonne. « La Ligue des droits de l'homme est financée sur fonds publics, y compris de l'Etat. Donc si vous voulez être cohérent, monsieur le ministre, il faut cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l'Etat – elles dénoncent un Etat policier, une violence systémique. On finance ces associations qui n'ont rien à voir avec l'Etat de droit, quoi qu'elles en disent », a estimé l'élu.


Qu’à cela ne tienne, cette première déclaration du ministre a fait réagir le sénateur LR, François Bonhomme qui s’est attaqué alors à ce qu’il nomme « les observateurs autoproclamés des pratiques policières issus de la Ligue des droits de l’Homme et du Défenseur des droits ».


« Ça pose des questions, le Défenseur des droits est financé par fonds publics et à un statut indépendant et s’autosaisit comme bon lui semble. La Ligue des droits de l’Homme est financée sur fonds publics. Il faut cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l’Etat […] Ces associations n’ont rien à voir avec l’Etat de droit quoiqu’elles en disent », a-t-il martelé.


La Ligue des droits de l'homme a rapidement réagi sur Twitter. « Les actions qui ont pu être menées par la LDH depuis plus de 120 ans sont la défense des droits et libertés de toutes et tous, ne vous en déplaise, en particulier la défense de la liberté de manifester mise à mal par votre politique de maintien de l'ordre », a-t-elle répondu.



Le rassemblement le 25 mars autour de la bassine contestée de Sainte-Soline, qui a attiré entre 6 000 et 30 000 personnes, a donné lieu à de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.


Quatre enquêtes ont été ouvertes sur les circonstances dans lesquelles quatre manifestants ont été grièvement blessés. Le pronostic vital de l'un d'entre eux est toujours engagé.



En juin 1898, l'organisation (LDH), est née de la lutte contre l'antisémitisme, en défense du capitaine Alfred Dreyfus. Victime, en 1894, d'une machination judiciaire qui est à l'origine d'une crise politique majeure des débuts de la 3eme République. Durant ces années de troubles, une large partie de l'opinion française se divise entre dreyfusards et anti-dreyfusards.



La rédaction

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