« Les droits humains font marche arrière », a déploré, lundi, le Secrétaire général António Guterres en ouvrant près de six semaines de travaux de l’instance onusienne basée à Genève. La session a démarré par une minute de silence en mémoire aux victimes des séismes en Turquie et Syrie.
Jamais le Conseil des droits de l'homme, n'a siégé aussi longtemps - près de six semaines, signe selon certains de son importance au moment où la Déclaration universelle des droits de l'homme célèbre ses 75 ans.
Mais pour certains pays peu réputés pour leur respect des droits humains et qui mènent la charge pour mettre fin aux mandats d'enquêteurs onusiens, ce calendrier à rallonge est le fruit d'une trop grande ingérence de l'institution onusienne dans les affaires des Etats.
A l’ouverture de la 52e session du Conseil des droits de l’homme à Genève, le chef de l’ONU a dénoncé le recul observé dans la progression des droits humains dans le monde. Il a appelé à leur donner un « nouveau souffle », indique le site web de l’ONU.
Guerre en Ukraine, pauvreté, racisme... le chef de l'ONU a pris la défense de la Déclaration universelle attaquée de toutes parts et dénoncé les gouvernements qui en rognent les fondations ou les torpillent.
L'invasion de la Russie en Ukraine sera au cœur des discussions à Genève, avec à l'issue de la session un vote sur la poursuite des travaux des enquêteurs onusiens sur l'Ukraine, qui présenteront leur premier rapport écrit le 20 mars après avoir déjà fait état en septembre de crimes de guerre.
Près de 150 hauts dirigeants, dont les ministres des Affaires étrangères de France, Iran et Chine, participent au segment de haut niveau du CDH, jusqu'à jeudi.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'exprimera lundi en visioconférence.
Le vice-ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov est attendu jeudi à Genève.
Malgré les appels des ONG, il n'est pas sûr que les diplomates quittent la salle au moment de son discours comme ils l'avaient fait l'an dernier pour son chef Sergueï Lavrov, qui était intervenu en visioconférence.
Le renouvellement du mandat du Rapporteur sur la situation des droits humains en Russie fera également l'objet d'âpres discussions.
Le mandat du Rapporteur sur l'Iran est également en jeu, après la répression des manifestations qui ont éclaté à la suite de la mort en détention d'une jeune femme.
Le dossier éthiopien devrait aussi attiser les tensions. Le gouvernement éthiopien, tout en rejetant le rapport des enquêteurs de l'ONU qui accuse Addis Abeba de possibles crimes contre l'humanité au Tigré, s'est lancé dans une offensive diplomatique pour bloquer le renouvellement de leur mandat.
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