
Poursuivi pour "financement étranger de son entreprise", le journaliste et directeur d'Interface Médias, Ihsane El Kadi, a été condamné ce dimanche à cinq années de prison dont trois ans ferme, a annoncé le tribunal de Sidi M'Hamed à Alger qui a rendu son verdict en présence de l'accusé.
Le tribunal a aussi condamné Interface Médias, l’entreprise éditrice des deux sites, à 10 millions de dinars d’amende, et prononcé sa dissolution et la confiscation de son matériel.
Ihsane El Kadi et Interface Médias sont en outre tenu de verser solidairement la somme de 1 millions de dinars de dommages et intérêts à l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) qui s’est constituée partie civile.
Le 26 mars, le parquet avait requis cinq ans de prison ferme, assortis d'une interdiction d'exercer pour la même durée à l'encontre du directeur de Radio M et le site d'information Maghreb Emergent.
Emprisonné depuis le 29 décembre, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et du site d'information Maghreb Emergent, est accusé de "financement étranger de son entreprise".
Le parquet avait également demandé la saisie "des biens et fonds" du journaliste, ainsi qu'une amende de 700.000 dinars (près de 4.800 euros). Dix millions de dinars (plus de 68.000 euros) d'amende et la saisie des "biens et matériels" avaient été également requis contre sa société Interface médias qui édite Radio M et Maghreb Emergent.
Le journaliste Ihsane El Kadi a gardé le silence pendant le procès pour protester contre ce que lui et sa défense présentent comme l’absence de conditions d’un procès équitable.
Il a été arrêté chez lui à Boumerdès dans la nuit du 23 au 24 décembre dernier. Après cinq jours de garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il a été placé en détention provisoire le 29 décembre.
Ihsane El Kadi est poursuivi en vertu des articles 95 et 95-bis du Code pénal relatifs à la perception des fonds de l’étranger.
Une pétition lancée par RSF pour obtenir la libération du journaliste Alégrien a recueilli prés de 13.000 signatures.
La rédaction