De retour de Tunisie, où elle a été placée en détention provisoire pour « suspicion d’adultère », Olfa, une cheffe d’entreprise franco-tunisienne, a raconté son calvaire à plusieurs médias, dont RMC et « Le Figaro ».
Olfa, une cheffe d'entreprise lyonnaise, a été arrêtée en mai dernier en Tunisie et incarcérée pour adultère après avoir posté une photo avec un ami sur Snapchat. Le 23 août, une libération provisoire lui a été accordée dans l'attente d'un prochain jugement.
En mai dernier, cette mère de famille d’une quarantaine d’années s’est rendue en Tunisie pour les vacances. Elle a alors retrouvé un vieil ami médecin avec qui elle a pris un selfie depuis son hôtel. Une photo qu’elle a ensuite publiée sur le réseau social Snapchat.
« Ils m’ont humiliée »
Mais dès lendemain matin, Olfa a eu la stupéfiante surprise d’être réveillée par des policiers en civil. « J’ai cru que c’était la mafia », a-t-elle assuré aux journalistes du « Figaro ». Les draps de l’hôtel ont été saisis et la cheffe d’entreprise a été arrêtée, placée en garde à vue, puis conduite à l’hôpital.
Tout va alors très vite pour Olfa: une garde à vue, un passage expéditif devant un procureur, puis plusieurs examens médicaux très intimes.
C’est là qu’elle a appris qu’elle était accusée d’adultère. Son ex-mari, lui aussi franco-tunisien, dont le divorce patine depuis 2017, a effectué une capture d’écran de la photo d’Olfa et son ami et est allé porter plainte auprès des autorités tunisiennes, qui punissent encore l’adultère de cinq ans d’emprisonnement.
À l’hôpital, Olfa a rencontré un gynécologue pour effectuer des prélèvements buccaux, anaux et vaginaux afin de déterminer s’il y avait eu, ou non, adultère. « Vous devez expliquer au médecin pourquoi vous êtes là et il y a un officier de police qui attend à la porte, décrit-elle. Ils m’ont humiliée. »
« Le cimetière des vivants »
Olfa répète alors qu’il ne s’est rien passé avec cet homme, qu’il ne s’agit que d’un ami, mais elle est conduite à la prison pour femme de Manouba, près de Tunis, où elle est placée en détention provisoire en attendant le résultat de ses tests… qui pourraient prendre jusqu’à deux ans à arriver !
Dans ce lieu, qu’elle surnomme « le cimetière des vivants », les conditions de vie sont très difficiles. « On est 50 dans une chambre, il fait très chaud. On n’a que deux toilettes et on fait la douche dans les toilettes », a-t-elle décrit au micro de RMC. Auprès du Figaro , elle précise, en outre, que nombre de femmes sont incarcérées pour la même raison qu’elle.
À force de se battre, Olfa a finalement obtenu sa libération provisoire après trois mois passés dans cet enfer. Elle a pu rentrer en France jeudi 7 septembre et retrouver ses enfants de 11 et 16 ans. « Jusqu’au bout, j’ai eu peur de ne pas pouvoir passer la douane ! », a-t-elle confié.
« On oublie tous ses problèmes quand on revoit ses enfants », conclut la quadragénaire. Mais la procédure n’est pas terminée. La peine devrait être prononcée à la fin de l’année.
En Tunisie, l’adultère peut être passible de cinq ans de prison. Olfa doit désormais préparer sa défense avant son procès, prévu le 12 décembre.
La rédaction