Imane Khelif: World Boxing s’excuse publiquement auprès de la championne olympique
- cfda47
- 4 juin
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Dernière mise à jour : 5 juin

Le président de World Boxing, Boris van der Vorst, a présenté des excuses officielles à la championne olympique Imane Khelif après l'avoir nommément désignée dans un communiqué concernant sa nouvelle politique de tests de vérification du sexe. Cette démarche, aussi nécessaire soit-elle, arrive après que les médias d'extrême droite français et internationaux se soient engouffrés dans la brèche ouverte par l'organisation, transformant une question sportive en une campagne de désinformation d'une violence inouïe.
La boxeuse algérienne, médaillée d'or aux Jeux olympiques de Paris 2024, avait été explicitement citée dans le communiqué de World Boxing publié vendredi dernier. Une exposition publique qui a immédiatement réactivé la machine à haine qui s'était déchaînée contre elle durant les JO. Dans une lettre adressée à la Fédération algérienne de boxe, Boris van der Vorst a reconnu l'erreur :
"Je m'adresse à vous personnellement pour vous présenter des excuses formelles et sincères à ce sujet et reconnaître que sa vie privée aurait dû être protégée."
Cette reconnaissance arrive cependant après que les révélations du site américain 3 Wire Sports, publiées dimanche dernier, ont remis le feu aux poudres. Ces documents, prétendant révéler des résultats de tests génétiques effectués lors des Mondiaux 2023, ont été immédiatement repris et amplifiés par une partie de la presse française d'extrême droite, sans vérification ni contextualisation appropriée.
L'emballement médiatique révélateur d'un agenda politique
Alors que les médias traditionnels français avaient globalement adopté une approche mesurée durant les JO, certains organes de presse d'extrême droite ont saisi l'opportunité pour relancer leurs attaques contre Imane Khelif. Des journaux comme le JDD ou encore la chaine Cnews, transforment des documents non vérifiés en vérités absolues.
Cette différence de traitement révèle comment certains médias utilisent le sport comme prétexte pour véhiculer des messages discriminatoires. La polémique part d'un mensonge fondamental : Imane Khelif est une femme, elle s'identifie comme telle, rappelait déjà en août dernier le site Contre Attaque, analysant cette campagne de désinformation.
L'exploitation politique de cette affaire dépasse les frontières françaises. L'affaire Imane Khelif s'invite dans le débat politique en France, au centre d'une polémique entre la gauche qui l'a félicitée et l'extrême droite qui ne la soutient pas. Cette polarisation transforme une athlète en symbole, au mépris de sa dignité et de ses droits fondamentaux.
Les conséquences humaines d'un acharnement médiatique
Derrière les polémiques se cache une réalité humaine douloureuse. Imane Khelif a déjà déposé plainte pour cyberharcèlement aggravé en août 2024, témoignant de l'ampleur des attaques dont elle a été victime. La boxeuse algérienne a été victime sur les réseaux sociaux d'une campagne de haine et de désinformation, empreinte de racisme, rappelait France 24 à l'époque.
Cette persécution médiatique a des conséquences concrètes sur sa carrière. World Boxing avait initialement suspendu sa participation aux compétitions de la nouvelle fédération, une décision qui intervient dans un contexte déjà tendu par les révélations récentes. Bien que l'organisation ait fait machine arrière avec ses excuses publiques, le mal était fait.
L'affaire révèle également les enjeux géopolitiques qui traversent le sport international. L'Association internationale de boxe, proche du régime russe et en guerre ouverte avec le Comité international olympique, a largement participé à créer le scandale autour d'Imane Khelif durant les JO. Cette instrumentalisation politique d'une athlète soulève des questions fondamentales sur l'intégrité du sport.
Les excuses de World Boxing, bien que nécessaires, ne peuvent effacer les dommages causés par des mois de campagne de désinformation. Elles arrivent surtout trop tard pour empêcher que cette nouvelle polémique ne vienne ternir la préparation d'Imane Khelif pour Los Angeles 2028, où elle prévoit de défendre son titre olympique.
Sophie K.
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