Cet épisode n'est malheureusement pas un cas isolé. Le 29 février dernier, l'association avait déjà vu une conférence sur la justice transitionnelle être empêchée par un déploiement policier massif et disproportionné selon l'ONG.
L'association algérienne SOS Disparu(e)s, œuvrant pour faire la lumière sur les cas de disparitions forcées, a vu son événement prévu samedi 9 mars annulé après que ses locaux ont été encerclés par les forces de l'ordre. Un communiqué indique que cela a “empêché la tenue de la conférence-débat qui devait se tenir à 14h en commémoration de la journée internationale des droits des femmes.”
Dès 7h30 du matin, la pression s'est exercée avec l'arrestation musclée de la femme de ménage de l'association devant les bureaux. Conduite au commissariat de Cavignac, elle a été interrogée de manière intimidante par un officier de police : “On vous a déjà prévenu la dernière fois de rester tranquille [...] Non seulement vous travaillez au noir et vous faîtes ce que vous voulez !”
Cet épisode n'est malheureusement pas un cas isolé. Le 29 février dernier, l'association avait déjà vu une conférence sur la justice transitionnelle être empêchée par un déploiement policier massif et disproportionné selon l'ONG. Tout le quartier avait alors été bouclé, l'accès à l'immeuble interdit à tous, y compris aux intervenants et familles de disparus conviés. L'avocate de SOS Disparu(e)s avait même fait l'objet de mauvais traitements avant d'être contrainte de quitter les lieux.
Ces entraves répétées illustrent les graves atteintes aux libertés fondamentales en Algérie, où la société civile et les voix dissidentes peinent à s'exprimer librement. Comme le dénonce amèrement SOS Disparu(e)s, “Lorsque nous réclamons la vérité sur le sort réservé à nos enfants, on nous ignore [...] et lorsque nous organisons un événement, là, ils savent que nous existons.”
Face à cette répression systématique, l'association fait preuve d'une détermination inébranlable à poursuivre son combat pour la vérité et la justice. “SOS Disparu(e)s ne baissera jamais les bras ! Nous continuerons notre combat la tête haute et saisirons les Nations Unies”, préviennent-ils.
La Rédaction
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