À l'approche des élections législatives françaises des 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national (RN) suscite la polémique avec ses propositions de loi visant principalement les communautés musulmanes et immigrées.
Le parti d'extrême-droite, qui pourrait potentiellement accéder au pouvoir, continue de dévoiler des mesures qui soulèvent de vives inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l'homme et les communautés concernées.
L'une des propositions les plus controversées concerne l'interdiction du hidjab dans l'espace public. Jean-Philippe Tanguy, député sortant du RN, a déclaré sur France Inter : « L'interdiction du voile sera l'une des dernières étapes de lutte contre l'islamisme ». Cette mesure viserait spécifiquement le foulard couvrant les cheveux, et non le voile intégral déjà interdit depuis 2010.
Le parti justifie cette proposition en affirmant que le hijab n'est pas considéré comme un simple signe religieux, mais comme « le signe de la doctrine islamiste », selon les propos de Tanguy. Cependant, le RN ne prévoit pas d'appliquer la même restriction à la kippa juive, ce qui soulève des questions sur l'égalité de traitement des différentes communautés religieuses.
Au-delà de la question du voile, le programme du RN comprend d'autres mesures controversées. Le parti envisage de restreindre l'accès des binationaux à certains postes dans l'administration et l'économie, et de supprimer le droit du sol. Ces propositions s'inscrivent dans une stratégie plus large visant à « lutter contre l'islamisme », selon les termes du parti.
Le RN, qui a récemment remporté une victoire significative aux élections européennes, se positionne comme favori pour les législatives à venir. Les derniers sondages lui attribuent 36% des intentions de vote, devançant le Nouveau front de gauche (29,5%) et le camp présidentiel (20,5%).
Ces propositions et ces chiffres soulèvent des inquiétudes quant à un possible virage à l'extrême droite de la politique française. Les opposants au RN craignent que ces mesures, si elles étaient appliquées, ne conduisent à une marginalisation accrue de certaines communautés et à une atteinte aux libertés individuelles.
Sophie K.
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