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l'Algérie a progressé de 13 places selon RSF: un classement qui contredit toute réalité

  • cfda47
  • 7 mai
  • 3 min de lecture

Alors que plusieurs organisations de défense des droits humains alertent sur une répression persistante contre les journalistes et les militants en Algérie. Le dernier classement de Reporters sans frontières (RSF) pour 2025, place désormais l'Algérie 126ᵉ sur 180 pays. Cette "amélioration" est présentée comme un signal positif, bien que des défis subsistent, notamment en matière d'indépendance des médias et de protection des journalistes.


Des lois restrictives et des poursuites judiciaires sont souvent utilisées en Algérie, pour limiter l'expression des opinions dissidentes. Des journalistes ont été accusés de "réception de fonds étrangers" ou de "diffusion de fausses nouvelles" pour avoir exercé leur métier. Amnesty International et d'autres organisations ont même dénoncé une escalade de la répression contre la presse.


L’autocensure est une réalité pour de nombreux journalistes en Algérie. Face aux pressions politiques, aux poursuites judiciaires et aux restrictions légales, certains préfèrent éviter les sujets sensibles pour ne pas risquer des représailles.


Les médias dits "indépendants" sont particulièrement touchés, car ils doivent naviguer entre la nécessité d’informer et le risque de sanctions. Certains journalistes ont témoigné de leur difficulté à couvrir des sujets comme la corruption, les droits humains ou les manifestations populaires, de peur d’être arrêtés ou censurés.


Malgré cela, des journalistes continuent de défendre la liberté d’expression et cherchent des moyens de contourner ces restrictions, notamment via les réseaux sociaux et les médias internationaux.


D'un autre côté, le gouvernement affirme son engagement à améliorer l'environnement médiatique et à renforcer les droits des journalistes. Il reste donc un débat ouvert sur la réalité de la liberté d'expression dans le pays.


La liberté d'expression en Algérie: un sujet complexe qui évolue avec le temps

C'est un point de vue qui revient souvent dans les discussions sur la liberté d'expression en Algérie. Les classements internationaux comme celui de RSF peuvent donner une vue d'ensemble, mais ils ne capturent pas toujours les réalités vécues sur le terrain.


Les difficultés que rencontrent les journalistes et les citoyens pour s’exprimer librement restent un enjeu majeur. Les arrestations, la censure médiatique et les restrictions légales sont autant d’éléments qui viennent contredire les progrès annoncés dans ce classement. Par ailleurs, les citoyens et militants dénoncent une surveillance accrue et des sanctions contre les voix critiques. La perception locale peut donc être bien différente de celle que les rapports internationaux mettent en avant.


Plusieurs journalistes et activistes en Algérie ont été interdits de quitter le territoire national sans justification légale. Cette mesure, appelée Interdiction de Sortie du Territoire National (ISTN), touche non seulement des journalistes, mais aussi des militants, des avocats et des personnalités publiques. D'autres, basés à l’étranger ont été interdits de rentrer en Algérie, souvent sans justification officielle. Cette mesure s’inscrit dans un contexte plus large de restrictions à la liberté de la presse et de contrôle des voix critiques par les autorités.


Selon certaines sources, plus de 6000 personnes seraient concernées par ces restrictions, qui sont souvent imposées sans décision judiciaire formelle. Ces interdictions sont perçues comme un moyen de contrôle et de répression visant à limiter la liberté d'expression et à empêcher les critiques du gouvernement de s'exprimer à l'international.


Certains journalistes ont découvert leur interdiction de voyager au moment de leur départ, sans avoir été prévenus auparavant. Cette situation soulève des préoccupations importantes en matière de droits humains et de liberté de mouvement.


Mais il est aussi possible que certains indicateurs aient évolué, notamment en matière d’accès à l’information ou de diversification des médias.


Ancien prisonnier, Khaled Drareni a été condamné à plusieurs reprises pour son travail journalistique et son engagement en faveur du Hirak. Nommé Représentant de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Afrique du Nord. Son rôle consiste à développer les activités de RSF et à suivre les dossiers sensibles liés aux violations de la liberté de la presse dans six pays : Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Soudan. Chargé de coordonner les campagnes prioritaires de RSF, notamment dans ces pays où la liberté de la presse est en recul.


Pour rappel, le rapport 2024 de Reporters sans frontières (RSF) abordant la situation des journalistes détenus, avait omis de mentionner le cas de Mustapha Bendjama qui croupissait en prison durant la période que couvrait le rapport !


Mustapha Bendjama, rédacteur en chef du journal Le Provincial, a été poursuivi pour plusieurs affaires, notamment des accusations de financement étranger et de publication d’informations classées secrètes. Il a été condamné à quatorze mois de prison, qu’il a purgés avant sa libération en avril 2024.


Même si des libérations ont eu lieu, la liberté de la presse reste un sujet sensible, avec des médias "indépendants" sous surveillance et des journalistes régulièrement inquiétés.


La rédaction





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