À la suite d'un processus rigoureux de collecte de signatures de parrainage, seuls trois candidats parmi les seize postulants ont réussi à obtenir l'accès tant convoité pour participer à la campagne électorale débutant le 15 août 2024.
Cette sélection restreinte a suscité des interrogations parmi les observateurs de la scène politique nationale, focalisées principalement sur les profils des trois candidats en lice pour la présidence le 7 septembre prochain : M. Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix, M. Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes, et l'actuel président, M. Abdelmadjid Tebboune.
Ce résultat témoigne d'une nouvelle dynamique politique en Algérie, où chaque candidat incarne un courant politique distinct et recherché.
M. Abdelmadjid Tebboune se positionne comme le représentant de la tendance nationaliste-militaire, tandis que M. Abdelaali Hassani Cherif symbolise les Frères Musulmans, un courant islamiste conservateur. De son côté, M. Youcef Aouchiche du FFS représente une voix progressiste, social-démocrate, et particulièrement influente dans la région du centre et en Kabylie.
Cette diversité relative parmi les candidats vise à stimuler la participation électorale, une préoccupation majeure après le taux de participation extrêmement bas de 10 % lors des précédentes élections présidentielles de décembre 2019, avec un boycott total significatif en Kabylie.
Cependant, malgré cette apparente ouverture, l'environnement politique algérien reste marqué par une tendance autoritaire croissante. Le pouvoir en place semble chercher une campagne électorale maîtrisée, avec des adversaires soigneusement encadrés pour éviter toute agitation ou contestation significative.
Il semble que le pouvoir algérien adopte une trajectoire vers le modèle politique anglo-saxon observé aux États-Unis et au Royaume-Uni, où la présidence et le parlement sont dominés respectivement par les républicains et les démocrates d'un côté, et par les libéraux et les travaillistes de l'autre.
Cette évolution marque un éloignement du modèle politique français de la Quatrième République, rejetant fermement l'idée d'élections à la proportionnelle, une demande fréquente de la gauche algérienne désormais marginalisée, comme en témoigne la récente éviction de Louiza Hanoune.
L'avenir des prochaines élections législatives et locales déterminera si cette configuration politique sera maintenue.
Cela soulève des questions cruciales sur l'orientation future du système politique algérien et sur la volonté de diversifier ou de maintenir le statu quo politique actuel.
Yacine M