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L'appel à l'action de RSF et ses alliés: une pression accrue sur l'UE pour sanctionner Israël

Dans un contexte de crise sans précédent pour la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) et 59 autres organisations ont lancé un appel retentissant à l'Union européenne. Leur objectif est d'inciter l'UE à prendre des mesures concrètes contre Israël, suite aux nombreuses violations des droits des journalistes depuis le début du conflit avec le Hamas.

 

À la veille d'une réunion cruciale des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles, RSF et ses partenaires ont adressé une missive conjointe exhortant à des actions immédiates. Parmi les demandes phares figurent la suspension de l'accord d'association UE-Israël et l'imposition de sanctions ciblées contre les responsables des atteintes à la liberté de la presse.

 

Julie Majerczak, directrice du bureau bruxellois de RSF, souligne l'urgence de la situation. « Il est temps de passer des condamnations verbales à l'action », déclare-t-elle, pointant du doigt la violation flagrante de l'article 2 de l'accord d'association UE-Israël, qui conditionne les relations bilatérales au respect des droits humains et des principes démocratiques.

 

La coalition d'organisations presse l'UE de formuler des demandes explicites à Israël concernant la liberté de la presse. Elles incluent la garantie de l'accès des médias et le respect de la liberté d'informer, la protection de la vie des journalistes, ainsi que l'assurance de la responsabilité des auteurs de violations et la fin de l'impunité.

 

Les chiffres sont édifiants. Plus de 130 journalistes et professionnels des médias palestiniens ont péri sous les frappes israéliennes à Gaza depuis le 7 octobre. Parmi eux, au moins 30 ont été tués dans l'exercice de leur fonction. Cette hécatombe s'étend au-delà des frontières gazaouies, avec la mort de trois journalistes libanais et d'un journaliste israélien. Les signataires de la lettre rappellent que le meurtre ciblé ou aveugle de journalistes, qu'il soit délibéré ou résulte d'une imprudence, constitue un crime de guerre.

 

Au-delà des pertes humaines, les organisations dénoncent un faisceau d'atteintes à la liberté d'informer. Elles citent l'interdiction quasi-totale d'accès des médias indépendants à Gaza, un nombre record de détentions arbitraires de personnel médiatique, des allégations de torture et de mauvais traitements envers des journalistes, une censure et des restrictions flagrantes à la liberté des médias, ainsi que l'absence d'enquêtes ou de poursuites contre les auteurs de violations.

 

Face à cette situation critique, l'appel de RSF et de ses alliés résonne comme un ultimatum à l'UE pour agir concrètement afin de défendre la liberté de la presse et rappeler Israël à ses obligations internationales. L'enjeu est de taille, car comme le souligne Julie Majerczak, « la crédibilité de l'UE est en jeu ».



Sophie K.

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