Ce vendredi 23 février, vers 13 heures, un déploiement inhabituel des forces de sécurité a suscité l’inquiétude de certains citoyens d’Oran, qui ont cru à une reprise du Hirak, le mouvement de contestation populaire né le 22 février 2019.
En réalité, il s’agissait d’un groupe de fidèles qui manifestaient devant la mosquée Ali Ben Abi Taleb, dans le quartier d’El Hamri, pour dénoncer l’arrestation de leur imam, Mohamed Ghaouti.
Ce dernier avait vivement critiqué, il y a quelques jours, les dirigeants successifs du club de football local, le Mouloudia d’Oran (MCO), qu’il accusait de corruption et de mauvaise gestion. Il avait également ciblé le wali d’Oran pour sa façon de diriger la wilaya à travers des opérations médiatiques.
L’Imam Mohamed Ghaouti, connu pour ses prêches engagés socialement dans le quartier d’El Hamri, a été mis sous mandat dépôt à la prison d’Oran pour avoir osé dénoncer la corruption et l’incompétence. Ses propos, diffusés dans deux vidéos qui ont fait le tour du web, ont déplu aux autorités qui l’ont fait arrêter.
Sa mère, dans une vidéo poignante, a lancé un appel au Président de la République pour qu’il libère son fils, affirmant qu’il n’avait fait que défendre le bien commun et qu’il n’avait aucune animosité personnelle envers ses cibles.
En effet, sans avoir une idéologie précise, l’imam Mohamed Ghaouti verse dans la critique sociale en pointant du doigt certains dysfonctionnements de la gestion des biens publics.
Avec toute retenue, on peut considérer cet imam comme un « lanceur d’alerte » et doit être traité en tant que tel selon la loi anticorruption en vigueur des Nations-Unies et qui a été ratifiée par l’Algérie et par conséquent, il doit être protégé et non détenu.
L’Imam Ghaouti est-il un prisonnier de conscience, victime de la répression du pouvoir ? La question se pose….
Yacine M