Le défenseur des droits humains et lanceur d’alerte Noureddine Tounsi comparait à nouveau devant la justice ce 17 janvier, pour les mêmes faits que ceux pour lesquels il a déjà été condamné en 2021. Une situation kafkaïenne dénoncée sur Twitter par Mary Lawlor, rapporteuse spéciale onusienne.
« M. Tounsi devrait être relaxé et libre de poursuivre son travail pacifique », a-t-elle estimé, après lui avoir rendu visite durant sa détention le mois dernier. De fait, le tribunal de Bir Mourad Raïs avait prononcé en novembre 2023 deux ans de prison ferme à l'encontre du lanceur d'alerte, avant de devoir revenir sur cette sentence pour vice de procédure.
On reproche à Noureddine Tounsi, derrière les barreaux depuis février 2023, d'avoir participé voilà cinq ans à une émission télévisée aux côtés du journaliste controversé Abdou Semmar. Or, il avait déjà purgé un an de détention pour cette même affaire.
Ainsi, la crédibilité de la justice algérienne se retrouve une nouvelle fois mise à mal. D'autant que l'épouse de Tounsi a elle aussi comparu lundi 15 janvier devant le tribunal de Sidi M'hamed (Alger), dans une procédure distincte.
Elle est poursuivie pour avoir bénéficié de l'assistance financière apportée par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), lorsque son mari était emprisonné en 2021.
Le procureur de la République a requis à son encontre la peine maximale, à savoir 5 ans de prison ferme et 200 000 dinars d'amende, pour « financement visant à porter atteinte à la sécurité de l'État ». Le verdict a été mis en délibéré pour le 29 janvier prochain.
Sophie K.
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