Pendant trois jours, l’ONU et ses partenaires humanitaires n’ont pas pu distribuer une aide vitale dans le nord de Gaza, compte tenu des retards, du déni d’accès et du conflit en cours, ont alerté les agences humanitaires onusiennes, réitérant leur appel pour « un accès urgent et sans entrave vers les zones du nord de Wadi Gaza, coupées du sud depuis plus d’un mois ».
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’objectif était, entre autres, de distribuer des médicaments à plus de 100.000 personnes pour 30 jours et d’acheminer huit camions de vivres vers les gens qui font face en ce moment à « une insécurité alimentaire catastrophique et dangereuse ».
« La situation sécuritaire, l’accès et le transport restent extrêmement difficiles, en particulier pour les hôpitaux des gouvernorats du nord », a indiqué la branche humanitaire de l'ONU dans son dernier rapport de situation.
Malgré ces restrictions et défis notés sur le terrain, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) a déclaré qu’au cours des trois derniers jours, 13 camions transportant des fournitures médicales essentielles pour les opérations chirurgicales et l’anesthésie ont été livrés par le point de passage de Rafah. L’aide médicale doit être livrée au complexe médical Nasser, aux hôpitaux Al Aqsa, Al Awda et European Gaza dans le sud de la bande de Gaza, au bénéfice de plus de 140.000 patients.
Mercredi 3 janvier également, 105 camions transportant de la nourriture, des médicaments et d’autres fournitures sont entrés dans la bande de Gaza par les points de passage de Rafah et de Kerem Shalom.
De son côté, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé qu’elle mettrait en œuvre un plan d’intervention rapide, en collaboration avec l’UNICEF, l’OMS et d’autres partenaires, afin de livrer près d’un million de doses de vaccins essentiels dans la bande de Gaza, protégeant contre des maladies telles que la rougeole, la pneumonie et la polio.
Entre le 25 et le 29 décembre, les partenaires humanitaires ont livré plus de 600.000 doses de vaccins dans la bande de Gaza.
D’une manière générale, les agences humanitaires se sont engagées à répondre aux besoins alimentaires quotidiens des 2,2 millions d’habitants de Gaza. « Cependant, l’environnement opérationnel et la capacité de réponse continuent d’être entravés par les risques sécuritaires et les contraintes de mobilité ».
Sur le plan sanitaire, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) note que 13 des 36 hôpitaux de Gaza sont partiellement fonctionnels : neuf dans le sud et quatre dans le nord. Les hôpitaux du nord offrent des services de maternité, de traumatologie et de soins d’urgence. Toutefois, ils sont confrontés à des difficultés telles que la pénurie de personnel médical, notamment de chirurgiens spécialisés ou de personnel de soins intensifs, ainsi que le manque de fournitures médicales telles que les anesthésiques, les antibiotiques, les analgésiques et les fixateurs externes.
Les neuf hôpitaux partiellement fonctionnels du sud fonctionnent trois fois plus que leur capacité, tout en étant confrontés à de graves pénuries de fournitures de base et de carburant. Selon le ministère de la Santé de Gaza, les taux d’occupation atteignent plus de 200% dans les services d’hospitalisation et 250% dans les unités de soins intensifs.
Sur le terrain, l’OCHA rappelle que d’intenses bombardements israéliens aériens, terrestres et maritimes se sont poursuivis dans la majeure partie de la bande de Gaza, avec d’intenses combats au sol dans les camps de réfugiés du centre de Gaza et dans la ville méridionale de Khan Younis, et de lourdes frappes dans la ville de Gaza. Les groupes armés palestiniens ont également continué à tirer des roquettes sur Israël.
Plus largement, les opérations au sol et les combats intenses entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens, avec des frappes aériennes et des missiles sur les habitations et les infrastructures, auraient fait un grand nombre de victimes. « Cela s’est produit dans des zones où les Palestiniens se sont réinstallés à la suite des ordres des forces israéliennes de quitter le nord de la bande de Gaza ».
Entre les après-midi du 2 et du 3 janvier, 128 Palestiniens ont été tués. Au total, entre le 7 octobre et le 3 janvier, la guerre a coûté la vie à 22.313 personnes, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, soit près de 1% de la population de ce territoire de 2,4 millions d’habitants, selon le dernier bilan du Hamas. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, plus de 300 Palestiniens, dont 80 enfants, ont été tués sur la même période.
De son côté, l’armée israélienne a annoncé que deux soldats supplémentaires avaient été tués à Gaza au début de l’année. Au total, depuis le début de l’opération terrestre, plus de 1.200 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués en Israël, dont 36 enfants, selon les autorités israéliennes, la grande majorité le 7 octobre.
Selon l’UNRWA, 1,9 million de personnes, soit près de 85% de la population totale de Gaza, étaient déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza à la fin de 2023, dont certaines ont été déplacées plusieurs fois, les familles étant contraintes de se déplacer à plusieurs reprises à la recherche de sécurité.
La rédaction/ONU