La révolution numérique a certes ouvert un monde de possibilités pour les plus jeunes, mais elle les expose aussi à de nouveaux dangers. La cybercriminalité prospère en effet chez les mineurs des pays du Maghreb, imposant des défis inédits aux familles et aux autorités.
En Algérie, le constat est alarmant. Selon une récente étude, près d'un enfant sur trois a déjà été victime de cyberharcèlement, un phénomène en augmentation constante. Insultes, rumeurs, partage d'images humiliantes... derrière leur écran, les harceleurs brisent des vies. Conséquences : anxiété, décrochage scolaire, dépression. Le suicide guette même certains adolescents acculés.
Consciente de l'ampleur du problème, l'Algérie prévoit la création en 2023 d'une cellule nationale de veille numérique. Composée d'experts technologiques et d'officiers de police, cette unité traquera 24h/24 les contenus dangereux sur Internet. Objectif : repérer rapidement cyberviolences et prédateurs pour mieux protéger les mineurs.
Au Maroc voisin, neuf enfants sur dix naviguent chaque jour sur smartphone ou tablette. Pourtant, rares sont les parents qui encadrent leurs activités en ligne. Résultat : un enfant sur trois est visé par le cyberharcèlement. Photos intimes extorquées, contacts avec des inconnus aux intentions troubles... la Toile regorge d'embûches. Certains jeunes, dépassés, sombreront dans la dépression, le tabagisme ou les conduites à risques.
Pour alerter sur ces dérives, le royaume chérifien multiplie les initiatives. Guides pratiques, plateformes d'information, lignes d'assistance téléphonique : tout est fait pour accompagner familles et victimes. L'enjeu est crucial pour préserver la santé mentale des générations connectées.
Même son de cloche en Tunisie où un portail de signalement des violences en ligne vient d'être lancé. Exploitation sexuelle, images pédopornographiques, cette plateforme anonyme permet aux citoyens de dénoncer les contenus illicites afin d'obtenir leur retrait. Le pays met aussi en place des campagnes de sensibilisation dans les écoles pour responsabiliser les plus jeunes face aux dangers d'Internet.
En somme, la cybercriminalité fait des ravages croissants chez les mineurs en Algérie, en Tunisie et au Maroc, avec un impact profond sur leur santé mentale. Le harcèlement en ligne, l'exposition à des images violentes ou la manipulation par des prédateurs sexuels peuvent engendrer troubles anxieux, décrochage scolaire et même pensées suicidaires.
Bien que des mesures soient initiées, comme des cellules de veille numérique ou des campagnes de sensibilisation, les efforts sont encore insuffisants face à l'ampleur du danger. Les gouvernements maghrébins doivent renforcer leur arsenal juridique, avec des lois plus sévères et des unités d'élite pour traquer les abuseurs d'enfants.
Parallèlement, « les industriels du web ont la responsabilité de développer des outils de contrôle parental plus efficaces », nous confie des professionnels du secteur. Quant aux parents, ils doivent impérativement encadrer la navigation en ligne de leurs enfants, en établissant des règles d'utilisation claires.
Sophie K.
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